L'ambassadeur de France à Abidjan, Gildas le Lidec, a rencontré jeudi le ministre de la Défense ivoirien, Kadet Bertin, pour “demander des explications” sur le bombardement du 31 décembre dernier, en zone rebelle par des forces gouvernementales. L'entretien entre le ministre et le diplomate fait suite à une vigoureuse condamnation de cette action par le ministère français des Affaires étrangères. Le 31 décembre, douze civils, dont des femmes, avaient été tués et de nombreux autres blessés dans le bombardement du village de Menakro, à l'ouest de Bouaké, nettement au nord de la ligne de cessez-le-feu contrôlée à la demande des autorités ivoiriennes par les forces françaises depuis le 17 octobre dernier. Selon des sources militaires françaises, le bombardement a été effectué par un hélicoptère des forces armées régulières ivoiriennes. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau, a relevé que ce bombardement faisait suite “à une précédente violation du cessez-le-feu, le 23 décembre, à Pelezi, qui a provoqué la mort de 12 civils et causé plusieurs blessés”. “La France, a relevé M. Rivasseau, considère comme inadmissible cette violation de l'accord de cessez-le-feu du 17 octobre 2002 et entend demander des explications aux autorités ivoiriennes.” C'est la première fois, depuis que leurs troupes sont chargées de surveiller l'accord de cessation des hostilités, que les autorités françaises dénoncent avec autant de clarté et de vigueur une violation du cessez-le-feu par les forces gouvernementales.