Réaction Sur ordre de Jacques Chirac, les avions de l?armée ivoirienne ont été détruits par les soldats français après que ceux-ci eurent enregistré 9 morts et 30 blessés dans leurs rangs. Souvent accusés de partialité en faveur des rebelles par les forces gouvernementales, les 4 000 soldats français dépêchés en Côte d'Ivoire en 2000, dans le cadre de l?opération d?interposition Licorne pour soutenir les 6 000 Casques bleus détachés par l?ONU pour veiller au respect du cessez-le-feu entre forces gouvernementale favorables au président Gbagbo et les rebelles, ont fini par faire les frais d?une colère devenue incontrôlable depuis trois jours et ayant atteint son paroxysme hier. Un bombardement de l?aviation gouvernementale ciblant les troupes françaises à Bouaké (centre de la Côte d?Ivoire) a ainsi fait 9 morts et 30 blessés parmi les soldats français. La réaction de la France ne s?est pas fait attendre puisque immédiatement après, deux avions Sukhoï de l'armée du président Gbagbo ont été détruits à Yamoussoukro, toujours au Centre. Plus tard, des soldats français ont détruit ou neutralisé 5 hélicoptères d'attaque MI-24 ainsi qu'un hélicoptère de transport MI-8, soit quasiment tous les moyens militaires aériens ivoiriens. Des combats ont également éclaté entre militaires français et ivoiriens à l'aéroport international d'Abidjan, qui a été fermé au trafic international. Des violences antifrançaises ont également éclaté à Abidjan, où quatre écoles françaises de la capitale économique ivoirienne ont été saccagées ou brûlées et des pillages enregistrés. Il s'agit des incidents les plus graves contre la force française depuis le début de l'opération d'interposition, en septembre 2002. Paris, qui a envoyé ce matin deux détachements supplémentaires en Côte d?Ivoire et déployé trois avions chasseurs Mirage-F1 à Libreville, la capitale gabonaise, a exhorté M. Ggagbo à chercher une solution politique à la crise actuelle et à garantir la sécurité des ressortissants étrangers, notamment des Français, au nombre de 14 000 en Côte d'Ivoire. La ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a toutefois souligné que la question de l'évacuation des ressortissants français n'était pas à l'ordre du jour. A signaler enfin que le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni d'urgence à la demande de la France, a appuyé la position française dans une déclaration, alors que des sanctions contre le gouvernement ivoirien, notamment un embargo sur les armes, vont être discutées.