Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, vendredi soir, le lancement d'enquêtes sur le foncier industriel octroyé dans le cadre du Calpiref et laissé inexploité. Selon certaines sources, environ 60% des terrains octroyés n'ont pas été mis en exploitation par les bénéficiaires. Répondant aux préoccupations soulevées par les députés, le Premier ministre a, également, annoncé la création des zones d'activités à l'intérieur du pays, notamment dans le Sud, remettant en cause l'ancienne politique menée par l'ancien gouvernement en matière de foncier industriel. Pour rappel, dans le but de soutenir l'investissement et la croissance économique en Algérie et lever la contrainte du foncier économique, les pouvoirs publics ont confié à l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) la réalisation du programme national des nouveaux parcs industriels. Ces parcs, répartis sur 39 wilayas, sont au nombre de 50 et totalisent une superficie globale de 12 000 hectares. L'Aniref a déjà achevé les études pour 39 sites assortis de la délivrance des permis de lotir qui ont permis d'augmenter l'offre foncière disponible de quelque 8 000 ha. Une trentaine d'entreprises ou groupements d'entreprises publiques et privées ont été sélectionnés à travers des appels à concurrence nationale pour prendre en charge les travaux d'aménagement de ces parcs industriels. La liste des entreprises retenues provisoirement est, d'ailleurs, publiée sur le site de l'Aniref. Cinq marchés ont été attribués définitivement et les travaux de réalisation ont déjà commencé. Il s'agit des parcs de Ghardaïa, Sidi Bel-Abbès, Larbaâtache (Boumerdès), El-Kseur (Béjaïa) et Ouled Ben Damou (Tlemcen). L'Aniref a dépensé 3 milliards de dinars pour les études confiées aux cabinets publics. Le gouvernement aurait ordonné à l'Aniref de tout arrêter, en attendant l'examen du dossier. Selon notre source, le gouvernement veut réduire ce programme. Selon le FCE, qui a rencontré du 14 avril au 2 mai dernier des chefs d'entreprise de 39 wilayas, l'allocation de l'offre foncière constitue toujours une très grande préoccupation pour les chefs d'entreprise. La viabilisation des zones industrielles et d'activité reste à faire. Même constat fait par le Centre d'action de réflexion sur l'entreprise (Care). Dans son rapport sur le climat des affaires, Care évoque les difficultés rencontrées par les opérateurs à accéder à des terrains d'assiette pour l'implantation de leurs projets. Les opérateurs rencontrés par la task-force se plaignent de la corruption dans l'octroi du foncier. Ils n'estiment que le système d'octroi du foncier manque de transparence. Il ne répond pas à une logique économique. L'Algérie dispose actuellement de 72 zones industrielles couvrant une superficie de plus 12 000 hectares et de plus de 450 zones d'activité couvrant une superficie de plus de 17 000 hectares. Mais la situation de ces zones industrielles mérite une attention particulière en termes de réhabilitation, les opérations précédentes initiées par le ministère de l'Industrie n'ayant pas permis d'apurer la situation. M. R.