Au moment où la ministre et les cadres du secteur se penchent sur l'organisation de la session, les syndicats ruminent leur colère et menacent. Un coin de voile est levé sur les détails de la session spéciale du baccalauréat décidée au profit des candidats exclus de l'examen du 11 juin pour cause de retard, puisque la date et le nombre de candidats concernés ont été rendus publics à l'occasion d'une réunion, par vidéoconférence, organisée vendredi, entre la ministre de l'Education et les directeurs de wilaya du secteur. La date de la tenue de cette session est ainsi fixée du 8 au 13 juillet, avec un repos le vendredi 14, indique un communiqué du ministère de l'Education nationale, qui rappelle, que deux périodes avaient été proposées : à partir du 7 juillet 2017 ou à partir du 13 juillet 2017 et, à la fin, c'est la deuxième proposition (du 13 au 18 juillet) qui a été retenue. Le nombre officiel de candidats concernés a atteint 10 028 élèves scolarisés et 93 954 candidats libres, soit un total de 104 036, répartis sur 299 centres à travers le pays, a indiqué le ministère dans un communiqué. C'est donc par visioconférence que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, s'est réunie avec les 50 directeurs de wilaya et les cadres de son secteur, à l'occasion d'une rencontre qui fait suite à une autre réunion, celle du Conseil interministériel dédié à cette question et tenue le même jour, en présence des départements ministériels de l'Education, de l'Intérieur, du Mptic et de la Santé, ainsi que les services de sécurité concernés. Il a, ainsi, été question des modalités d'organisation de cette session spéciale qui verra la reconduction du même dispositif technique et sécuritaire que lors de la session de juin dernier du baccalauréat, apprend-on auprès d'une source du ministère, qui relève la complexité de cette tâche qui échoit au nouveau chef de l'Exécutif, pour lequel il s'agit du premier défi à relever. Aussi, si ces détails ont pour mérite d'apporter une réponse aux questionnements nés dans le sillage de la polémique qui a secoué le secteur de l'éducation nationale, avec l'annonce de cette session spéciale, leur annonce n'a toutefois pas été du goût de certains syndicats. En effet, alors que certains d'entre eux estiment que l'organisation de la session spéciale à la date du 13 au 18 juillet est destinée à "couper l'herbe sous le pied de ceux qui appellent à inclure les recalés de la session de juin", d'autres ont, visiblement, un autre avis. Ceux-ci estiment ainsi qu'il s'agit "d'un autre cadeau pour les retardataires" et d'"une sanction pour les candidats assidus qui ont été à l'heure, en les faisant attendre 15 jours encore", a indiqué, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, en rappelant que les résultats de la session spéciale seront proclamés, en effet, au début du mois d'août, simultanément avec ceux de la session de juin. Le Syndicat national du personnel des administrations publiques (Snapap) n'en pense pas moins, puisque son chargé de communication, Nabil Ferguenis, juge que cette deuxième session du baccalauréat est, en elle-même, "une aberration pédagogique" et constitue "une grave dérive", ce qui, d'après lui, "va mettre la ministre dans une position de faiblesse surtout que nous sommes en période des vacances". "Qui va surveiller ? Qui va corriger ?", s'est-il interrogé, appelant le ministère "à assumer la décision du pouvoir". Bon nombre d'autres syndicats relèvent la charge supplémentaire qui incombe aux enseignants chargés de la surveillance et de la correction, à telle enseigne que, le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) brandit déjà la menace de boycotter la session spéciale du bac. Des tractations entre les différents syndicats du secteur ont lieu actuellement afin d'élaborer une position commune vis-à-vis de la question. A. R.