L'affaire Ghrib n'a pas livré tous ses secrets. Les contradictions dans les déclarations des deux parties (Sonatrach et Ghrib) n'ont convaincu personne, sauf peut-être ceux qui étaient sûrs de la mise à l'écart pure et simple du désormais ancien premier responsable de l'équipe de football. Il faut dire que le communiqué pondu par l'administration de la SSA/Le Doyen, présidée par Zaïd Laâdj, a plongé l'affaire dans un énorme paradoxe où de nombreuses zones d'ombre ont éclaté. Il faut dire que la nouvelle du limogeage de Omar Ghrib se faisait insistante depuis plusieurs semaines et s'est accentuée après le match de demi-finale de Coupe d'Algérie contre l'Entente de Sétif. Omar Ghrib n'a pas démissionné, il a été tout simplement limogé. Cette histoire de congé (version Laâdj) ou de démission (version Ghrib) n'est qu'une manière de faire baisser la tension et de permettre au dossier d'être étudié dans le calme, car le problème ne réside pas dans une soi-disant fin de mission ordinaire. Selon des sources proches du dossier, il y aurait beaucoup de choses qui devraient être justifiées pour classer l'affaire. Ghrib ne pourrait pas partir comme ça sans justifier sa gestion pendant un peu plus d'une année. Celui qui criait haut et fort que "les postulants pour un boulot au MCA sont priés d'aller voir ailleurs, car le club se porte bien avec Ghrib" s'est rétracté subitement, moins de 24 heures après cette déclaration en présentant sa démission. Son argument ne tient pas la route puisqu'il a parlé "de certains perturbateurs qui font tout pour saboter la bonne marche du club", sans oublier de remercier Sonatrach pour lui avoir donné la possibilité de présider aux destinées du Doyen. Mais la déclaration de Zaïd Laâdj, le président du conseil d'administration, qui a évoqué une demande de congé accordée à Ghrib, est une preuve que le responsable de l'équipe de football ne pouvait pas quitter ses fonctions sur un coup de tête. Laâdj a été maladroit dans son communiqué, car tout le monde sait que Sonatrach, propriétaire majoritaire du club, voulait se débarrasser de Ghrib et n'attendait que le moment opportun pour le faire. Ghrib a perdu sur toute la ligne. Sportivement, il a raté, ou plutôt offert tous les challenges à ses adversaires. Après une victoire en Coupe d'Algérie, deux semaines seulement après son arrivée, un succès qui ne pourrait jamais lui être associé, le MCA a perdu son règne la super-coupe d'Algérie le 1er novembre 2016, le championnat national, le 14 juin dernier, et la Coupe d'Algérie le 24 juin dernier. Autant d'échecs sportifs conjugués à une gestion financière chaotique où de nombreuses anomalies ont été enregistrées dans le rapport de l'audit, exigé par la direction de Sonatrach, il y a plusieurs mois, mais qui n'a pas atterri sur les bureaux de qui de droit. Il faut savoir que les choses vont s'accélérer dans les prochains jours, surtout que l'inquiétude gagne la rue, puisque les supporters redoutent les retombées d'une telle décision. Les responsables de la compagnie pétrolière préparent une mise à jour d'un nouvel organigramme où l'on parle même du départ de l'actuel directeur de la société sportive, Zaïd Laâdj, et la nomination de certains anciens responsables pour reprendre les destinées du vieux club algérois. On aurait reproché à Laâdj sa maladresse dans la gestion du dossier et le rapport de l'audit qui a été enterré, car, dit-on, il impliquerait plusieurs cadres de la société pétrolière. Une chose est sûre, on n'est pas sorti de l'auberge. M. A.