L'assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la SSA-Le Doyen s'est déroulée mercredi au siège de la direction générale de Sonatrach. Encore une fois, aucune décision n'a été prise à la fin des travaux, et les choses tournent en rond, surtout que le président du conseil d'administration, Zaïd Ladj, a insisté sur l'augmentation du capital de la société, ce que refusent de nombreux membres tant que la situation financière de la SSA/Le Doyen reste toujours peu claire. Ces derniers exigent d'abord une vision plus saine d'une gestion, jugée catastrophique, avant de décider d'une quelconque augmentation du capital. Selon les mêmes membres actionnaires "récalcitrants", il est anormal de parler d'autre chose au vu de l'existence d'énormes anomalies dans la gestion du club de football. Ils exigent également d'avoir un aperçu sur le contenu du rapport de l'audit demandé par Sonatrach, qui reste dans les tiroirs depuis le mois de novembre 2016. Les membres actionnaires se demandent pourquoi les choses traînent en ce qui concerne ce dossier et à qui profite cette situation ? Beaucoup de questions surgissent sur l'absence de ce fameux rapport d'audit, qui semble très compromettant et qui menacerait beaucoup de responsables. Pourquoi cache-t-on le rapport d'audit ? Les membres actionnaires s'interrogent sur l'attitude du président du conseil d'administration, Zaïd Ladj, qui n'a évoqué que le volet de l'augmentation du capital de la SSA/Le Doyen dans cette réunion, alors que la situation est loin d'être saine. Ils envisagent de mentionner tout ce qui s'est fait au sein de cette assemblée extraordinaire des actionnaires et d'envoyer un rapport au PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould-Kaddour. La session reste donc ouverte et l'assemblée générale extraordinaire n'est sortie avec aucune décision. Concernant justement le rapport d'audit de Sonatrach (dont Liberté détient une copie) relatif à la gestion de l'une de ses filiales, à savoir la société MCA (SSPA Le Doyen), Liberté, dans son édition du 8 mai, avait révélé en exclusivité des informations remettant en cause la gestion de l'actuel directeur général, Omar Ghrib. Ghrib nie tout en bloc ! Ces informations avaient trait notamment au transfert de Mansouri du PAC, au cas Boucherit qui a quitté le club, au trou financier dans l'affaire des tickets de stade achetés mais non vendus aux supporters pour la dernière finale de la Coupe d'Algérie, à la location des logements pour les joueurs à des loyers prohibitifs, le recrutement de consultants avec salaires mais sans déclarations fiscales (Bencheikh, Bouiche, Azel et Abdelwahab), à l'introduction d'argent liquide de provenance inconnue dans les caisses du club, à la signature de reconnaissance de dettes sans l'accord du conseil d'administration, ce qui a augmenté l'endettement de la SSPA, au contrat Umbro, à l'émission de chèques sans provision, à l'octroi d'avances aux joueurs sans garantie et enfin au payement de stadiers en argent liquide. Des révélations que la direction de Sonatrach n'a pas démenties. Cependant, le directeur Omar Ghrib a tenu à répondre à cet audit. En effet, Ghrib nie en bloc les accusations de l'audit. Il a évoqué la vente des billets de la finale de la Coupe d'Algérie 2016 et affirme que "c'était l'Office du complexe olympique qui avait assuré la vente, de ce fait, la direction du club n'avait aucun lien". Mais le rapport d'audit parle bien du quota alloué au club. La deuxième affaire indiquée dans la mise au point concerne la location des logements aux joueurs. Ghrib assure que "conformément au règlement intérieur, c'est le joueur qui signe le contrat, mais reconnaît que c'est la direction qui paye la moitié de la somme du loyer". À propos du recrutement de personnel sans déclaration, Ghrib nie tout en bloc et assure que tous "les employés sont déclarés". Pour justifier l'utilisation de l'argent en espèces de provenance inconnue pour payer les primes des joueurs, Ghrib a indiqué que cela est dû "au manque de liquide au sein des caisses du club afin de subvenir aux besoins des différentes équipes. Il affirme qu'il n'a jamais été question de causer des dettes à la SSA". Il nie également l'existence de "signatures de reconnaissance de dettes et de chèques sans provision depuis sa prise en main du club en avril 2016". À propos des avances de sommes d'argent au profit de certains joueurs sans signature d'aucune décharge et sans aucune garantie, ainsi que les contrats de quelques éléments de la catégorie U21, Ghrib a souligné que "tout se fait dans la légalité et sur ordre de virement signé par le président du conseil d'administration et directeur financier et que lui n'a aucun lien avec le domaine financier". Concernant le transfert de Zakaria Mansouri, son arrivée au sein du club au mois de janvier dernier est "conforme aux règlements", alors qu'en ce qui concerne le contrat signé avec Umbro, Ghrib assure que "les conditions du contrat sont claires et sans ambiguïté".