Dans une note de l'Association des banques et établissements financiers (Abef) datée du 4 juillet, cette dernière somme les P-DG des banques commerciales de la place de suspendre les domiciliations liées aux importations de produits tels que les préparations alimentaires (sauce, ketchup, mayonnaise), la biscuiterie, la confiserie et le chocolat, les transformateurs électriques, le marbre fini, le granit fini, les produits plastiques finis, les produits plastiques finis destinés aux ménages, les tapis... Ce qui veut dire que les importateurs ne pourront pas domicilier leurs importations de ces produits auprès des banques et donc ne pourront plus introduire ces biens sur le marché national. La suspension était attendue pour les premiers produits considérés comme des produits de seconde nécessité. La mesure se trouve justifiée par la présence d'une production locale suffisante en quantité et en qualité selon les pouvoirs publics. En un mot, la suspension est censée protéger la production nationale. En filigrane, la mesure semble dictée par l'urgence de freiner la facture des importations qui a déjà atteint pour les cinq premiers mois de l'année 2017 le chiffre de 19 milliards de dollars. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, avait déjà annoncé que des produits de première nécessité et superflus allaient être touchés par les licences d'importation. La suspension des domiciliations semble augurer l'institution de licences d'importation pour ces produits. La liste va être sans doute élargie à d'autres produits fabriqués localement. Le gouvernement Tebboune n'a pas beaucoup de temps pour inverser la tendance. Il a pour objectif de ramener la facture des importations à 35 milliards de dollars, soit environ 10 milliards de dollars seulement pour le second semestre 2017. Un pari très difficile à tenir. R. E.