Le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, affirme que les pouvoirs publics n'ont l'intention d'interdire l'importation d'aucun produit. Selon lui, la mesure du gouvernement qui impose des licences d'importation vise uniquement à réguler les prix, les quantités et la qualité des produits. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le ministre du Commerce par intérim qui s'est exprimé, jeudi, sur les ondes de la Radio chaîne 3 estime que toutes les informations qui circulent autour de l'interdiction des produits d'importation sont infondées et viseraient seulement à affoler les citoyens. A travers les licences d'importation, dit-il, «nous n'interdisons l'importation d'aucun produit mais nous voulons contrôler la qualité, les prix et les quantités si elles sont nécessaires ou pas pour le pays et ceci dans le cadre du respect de nos engagements vis-à-vis des organismes internationaux». Il s'agit, selon lui, de réguler et non pas de priver le consommateur algérien d'un quelconque produit importé. Les produits de première nécessité et les intrants ne sont pas concernés par ce dispositif qui s'appliquera à tous les produits finis vendus en l'état. Il s'agit, selon lui, de rééquilibrer la balance de paiement. En 2016, dit-il, la balance commerciale a enregistré un déficit de 17 milliards de dollars en raison des importations non contrôlées. Le ministre du Commerce par intérim s'interroge si un pays qui accuse un tel déficit dans sa balance commerciale a le droit de laisser les gens importer du chewing-gum à 18 milliards de dollars par an ou pour 200 millions de dollars de mayonnaise, du ketchup et de la moutarde. «Avec des futilités comme les biscuiteries, le chocolat, nous sommes arrivés à importer pour 7,8 milliards de dollars en 2016», se plaint l'invité de la radio. L'importation des bananes, selon lui, coûte 180 millions de dollars annuellement. Dans le détail, il a indiqué que l'Algérie a importé des biscuits à 30 millions de dollars, des chocolats à 75 millions, des pâtes alimentaires à 11 millions, bien qu'elles soient produites localement, des olives à 10 millions de dollars et que 30 millions de dollars ont été dépensés pour importer des shampooings. M. Tebboune a indiqué que l'objectif du département du commerce c'est de baisser la facture des importations de 10 milliards de dollars en 2017. Bien que le souhait du Premier ministre, dit-il, c'est d'arriver à une baisse de 15 milliards de dollars. «L'enjeu c'est notre indépendance, si nous ne faisons pas ça, nous risquons d'aller vers l'endettement», a indiqué l'intervenant qui dit que le gouvernement va s'attaquer aux prix, à l'origine des produits et des quantités sans toucher à l'alimentation du citoyen ou créer une pénurie ou un manque sur le marché. Cependant, hormis les produits de première nécessité comme le sucre, l'huile, le café, les légumes secs, ou les céréales, tout le reste sera soumis à une licence. Concernant la note destinée aux banques, interdisant de nouvelles domiciliations, le ministre a expliqué que les licences de 2016 sont arrivées à fin d'échéance et devront être renouvelées, mais les produits de première nécessité et les intrants continuent à être importés avec les anciennes licences jusqu'à la délivrance de nouvelles licences. «Nous n'avons arrêté l'importation d'aucun produit de première nécessité, ces produits sont une ligne rouge», a soutenu M. Tebboune qui souligne que la liste des produits à l'importation est ouverte à tous les produits mais avec un contrôle.