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Pas de pénurie des produits de large consommation Abdelmadjid Tebboune veut rassurer les citoyens sur l'impact de l'institution des licences d'importation
Sur la défensive face aux informations critiques du système de quotas affichées par un site électroniques, Abdelmadjid Tebboune, invité de l'émission de la Chaîne III de jeudi dernier, a tenu à apporter des clarifications concernant la politique du gouvernement en matière de rationalisation du commerce extérieur et surtout tenté de rassurer les citoyens sur les éventuelles incidences négatives de l'institution des licences d'importation. Le ministre du Commerce par intérim a assuré qu'il n'y aura pas de pénurie de produits de large consommation "Pas un gramme de moins". Ce qui veut dire qu'il n'y aura pas de restrictions pour les produits de première nécessité : huile, sucre, thé, café, légumes secs. "Nous ne touchons pas à l'alimentation. Nous ne cherchons pas à créer la pénurie. Nous allons nous attaquer aux prix, à l'origine des produits et aux quantités importées. Nous cherchons, via ces licences d'importation, à obtenir des importateurs à des prix raisonnables pour les simples citoyens. Outre cette catégorie, les produits subventionnés tels que les céréales et le lait ne sont pas touchés par les licences d'importation. Les intrants destinés à la production ne sont pas également concernés. Le reste, les importations principalement des produits destinés à la revente en l'état seront régulés par le canal des licences d'importation." Les "autorisations et licences de 2016 sont arrivées à échéance. Il faut de nouvelles autorisations, de nouvelles licences d'importation pour 2017", a-t-il ajouté. Abdelmadjid Tebboune a rappelé les objectifs de la politique de rationalisation du commerce extérieur : rééquilibrer avant tout la balance commerciale. Ce déficit s'est élevé à 17 milliards de dollars en 2017. On est train de rogner sur les réserves de change. À ce rythme, l'Algérie risque d'aller vers l'endettement. "Qui, parmi les citoyens, veut que l'Algérie recoure de nouveau au FMI", a-t-il laissé entendre. Le premier responsable du secteur a fustigé l'ouverture de l'économie nationale : "Nous sommes dans un libéralisme ultra-orthodoxe (ultralibéral) sans moyen de contrôle. Nous sommes dans un commerce extérieur débridé." À l'appui, il a dénoncé les importations de produits superflus, de produits de mauvaise qualité dont certains portent atteinte à la santé et à la sécurité de la population (cas des produits électroménagers dangereux). Pour les produits superflus, il a cité une facture de 25 millions de dollars pour les chewing-gums, 200 millions de dollars pour le ketchup, la mayonnaise et les sauces, 74 millions de dollars pour le chocolat, 30 millions de dollars pour les biscuits, 10 millions de dollars pour les olives. Il y aura des licences d'importations pour les chewing-gums, le ketchup, les biscuits, le chocolat, les pâtes alimentaires... Cela ne veut pas dire que l'importation de ces produits est interdite. Toutes ces importations peuvent être substituées par la production locale. L'un des objectifs de la politique gouvernementale est justement d'encourager la production nationale. "Nous avons des jeunes entrepreneurs qui peuvent produire ces ketchup et mayonnaise sur place. Nous avons un producteur de biscuits qui a des produits de bonne qualité qui exporte vers l'Allemagne et qui est prêt à employer 1 000 travailleurs supplémentaires pour se substituer à ces importations s'il est protégé", a-t-il ajouté. Enfin, le ministre du Commerce par intérim a indiqué que son département vise une réduction de 10 milliards de dollars de la facture d'importations en 2017. "Nous essaierons d'aller plus loin, d'atteindre 15 milliards de dollars de réduction dans l'année en cours (souhait du Premier ministre Abdelmalek Sellal)." K. Remouche