En arrêt technique, depuis une semaine, le skip à bennes du haut fourneau n°2 du complexe sidérurgique a enfin été dépanné et la production de fonte a repris normalement, mercredi, après des essais concluants, se réjouissent les travailleurs du site Sider d'El-Hadjar. Inquiets à l'idée que cette panne se prolonge indéfiniment et que la psychose de la fermeture des installations s'installe de nouveau dans les ateliers, les travailleurs poussent un soupir de soulagement. Le réconfort est ainsi revenu après un court moment de doute et d'appréhensions, notamment, après l'éviction par le nouveau ministre de l'Industrie de 5 cadres supérieurs du groupe Imetal dont dépend l'entreprise Sider, et l'annonce d'ouverture d'une enquête ministérielle sur la fiabilité des travaux qui ont été entrepris récemment dans le cadre du plan global d'investissement financé par l'Etat pour la modernisation du complexe sidérurgique. "Mal informés eux-mêmes ou incrédules, quant à la nature réelle de ladite panne, certains cadres de l'entreprise avaient crié au désastre et ameuté la presse locale, qui a ébruité subjectivement l'incident ayant ciblé le skip, le présentant comme un acte volontaire de sabotage, sinon comme une défaillance aux conséquences irréversibles de cette installation vitale", confie Noureddine Amouri, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, que nous avons contacté. Ce représentant des travailleurs ne cache pas son enthousiasme en assurant que tout va pour le mieux au sein des ateliers de fabrication, contrairement à ce qui s'est dit dans les journaux. "Il est vrai que la panne qui a affecté le skip, qui est en fait l'élément le plus important de l'unité de préparation de la matière (PMA), puisque sans cette installation le chargement en matières premières du haut fourneau devient quasi impossible, avait de quoi inquiéter, puisqu'elle intervient juste un mois après l'entrée en production tant attendue. Pour bon nombre d'entre nous, cet arrêt non programmé a été perçu comme une compromission du coûteux programme de réhabilitation. Un programme qui a concerné, rappelons-le, outre le haut fourneau n°2, l'aciérie à oxygène n°1, la centrale à oxygène, les installations énergétiques et également l'unité de préparation de matières premières et agglomérées, qui nous a préoccupés ces derniers jours, mais Dieu merci, il y a eu beaucoup plus de peur que de mal", se félicite notre interlocuteur. Et d'affirmer qu'"après l'opération de revamping, les différentes installations ont effectivement commencé à reprendre. À titre d'exemple, nous avons enregistré, la veille de l'arrêt du skip, une production de 2 380 tonnes de fonte liquide au niveau du haut fourneau, de 1 550, 480 et 975 tonnes de produits au niveau respectivement du laminoir à chaud, du laminoir à froid et du laminoir rond à béton, ce qui n'est pas négligeable". Rappelons que l'opération de réhabilitation du complexe sidérurgique a coûté 430 millions de dollars sur les 720 millions de dollars dégagés pour la réalisation du plan d'investissement lequel prévoit d'autres opérations de modernisation pour porter la production en 2020 à 2,2 millions de tonnes d'acier liquide. A. Allia