Ni centre de soins ni école primaire, encore moins un bureau de poste ne sont implantés dans ce village. Les villageois de la petite bourgade de Bsibsa (commune de Zbarbar, à 70 km à l'ouest de Bouira) crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur patelin, perché à plus de 700 m d'altitude. Ce village, faut-il le souligner, lequel compte plus de 70 martyrs lors de la guerre de Libération nationale, est à l'abandon depuis plusieurs années. Ainsi, aucune infrastructure de base n'y est implantée. Ni centre de soins ni école primaire, encore moins un bureau de poste. Bref, un hameau entièrement déshérité. Ceci a poussé les villageois à interpeller les autorités locales, à leur tête le P/APC, ainsi que le premier magistrat de la wilaya, quant à leur situation qu'ils considèrent comme critique. En effet, parmi les doléances exposées, les villageois réclament le raccordement de leur village à l'eau potable et au gaz naturel, ainsi que l'aménagecment des routes qu'ils disent impraticables. À propos du récurrent problème du raccordement au réseau AEP, bon nombre de villageois ont souligné le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l'hypothétique espoir d'un raccordement. En vain. "Nous sommes les éternels oubliés de cette commune. D'autres villages ont été alimentés au mois de mai dernier. Par contre, notre village a été oublié. C'est injuste !", se sont indignés certains de nos interlocuteurs. "Nous sommes encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau potable à partir d'une source située à une dizaine de kilomètres en aval de notre patelin", dira un habitant de ladite localité. Selon quelques citoyens interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya s'étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement en eau potable via le barrage de Koudiat Acerdoune, commune voisine de Maâla. Quant au gaz naturel, ces mêmes villageois se disent exaspérés et désespérés de le voir arriver dans leurs foyers : "Même les bonbonnes de gaz butane nous font défaut, nous avons carrément recours au bois pour nos besoins en cuisine et en chauffage", nous a confié un habitant, d'un ton las et dépité. Au sujet de la salle de soins laquelle est fermée depuis des années, nos interlocuteurs affirment que sa fermeture remonte à la décennie noire. "Nous avons cru que le service public serait renforcé, à la faveur de la mise en œuvre de la politique de santé de proximité, prônée à cor et à cri par les pouvoirs publics. Or, sur le terrain, c'est le contraire qui est en train de se produire", indiquent nombre de villageois. RAMDANE B.