L'Algérie est sortie de la zone "rouge", même si le développement des programmes locaux demeure son point faible. L'Algérie a gagné 36 places et passe de la 112e à la 67e position sur 193 pays concernés par l'Indice de la sécurité dans le monde (CGI) pour l'année 2017. C'est ce qui ressort d'un classement établi par l'Union internationale des télécommunications (UIT), instance relevant de l'Organisation des Nations unies (ONU). Depuis la promulgation de la loi 09-04 du 5 août 2009, portant règles particulières relatives à la prévention et à la lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication, l'Algérie n'a cessé d'investir dans la cyberdéfense et les nouveaux systèmes d'information, notamment à travers le durcissement des crimes et délits commis par les moyens des technologies de l'information et de la communication, incluant même les actes malveillants commis au moyen de la téléphonie mobile. En effet, la multiplication des textes juridiques régissant l'usage abusif des systèmes d'information et la protection des personnes et des biens a abouti à la ratification des multiples conventions et protocoles internationaux. Ce qui a valu à l'Algérie une place au soleil au sein de l'Association mondiale de l'information à Genève. Quand bien même notre pays accuserait un retard criant en la matière, l'UIT souligne les avancées remarquables constatées en classant l'Algérie dans la zone "orange" alors qu'elle était à la 112e place en 2015 et à la 103e en 2016. En quittant la zone "rouge", l'Algérie a ainsi gagné 36 places pour se hisser dans la catégorie "maturité" des pays qui ont développé leurs systèmes de cyberdéfense et de lutte contre la cybercriminalité. Etat membre de l'UIT, l'Algérie a activement participé à tous les programmes et à toutes les initiatives de cybersécurité. En témoignent les récents colloques et séminaires internationaux organisés à Alger par le ministère de la Défense nationale et les rencontres ponctuelles et de proximité qu'assurent les services de sécurité dans les établissements scolaires, d'une part, et le prompt traitement des affaires criminelles liés aux attaques, aux intrusions, aux atteintes des personnes et à l'économie nationale, d'autre part. Ce à quoi, notre pays a vite gagné la catégorie "maturité" qui inclut 77 pays, dont la Tunisie, l'Afrique du Sud, le Cameroun, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tanzanie. Et si l'Algérie était, jusqu'ici, un mauvais élève en matière d'infrastructures de base, force est de reconnaître qu'elle a pu devenir, aujourd'hui, une référence en matière de centres dédiés à la cybersécurité et à la cyberdéfense. On citera, entre autres, le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité (CPLCIC) de la Gendarmerie nationale, les mécanismes lancés par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le développement des logiciels et progiciels dédiés aux programmes locaux pour sécuriser les internautes à titre gracieux et les engagements signés par l'Algérie avec l'organisation internationale de la police (Interpol) et le mécanisme de coopération policière africaine (Afripol). En termes de ressources humaines, l'Algérie a, jusqu'ici, formé plus de 20 000 cybergendarmes et cyberpoliciers, comme elle a ratifié les accords internationaux en matière de lutte contre le cyberterrorisme, les transferts illégaux de capitaux, le blanchiment d'argent, le trafic humain, les rapts et le piratage informatique. Il est clair que l'Algérie est loin du top 10 des pays qui ont connu de grandes avancées en la matière, mais l'UIT a estimé que notre pays répond suffisamment aux 25 indicateurs liés au cadre juridique, technique, organisationnel et le renforcement des capacités et de la coopération. En 2016, lors de son passage à Alger, le secrétaire général de l'UIT, Houlin Zhaon, avait affirmé que "l'Algérie a fait beaucoup de progrès". "Cependant, a-t-il, ajouté, il faut passer à la phase du développement du contenu local. C'est le point faible de l'Algérie qui reste le pays le plus dynamique de la région dans le domaine des technologies de l'information et de la communication." Signalons, enfin, que le nombre de micro-ordinateurs qui seront reliés à Internet atteindra les 12 milliards à l'horizon 2020. FARID BELGACEM