À partir de la prochaine saison 2017-2018, les clubs algériens de Ligue 1 pourront de nouveau recruter des joueurs étrangers à hauteur de deux au maximum par équipe. Cependant, les dispositions réglementaires mises en place par la FAF en ce qui concerne ce genre de transfert risque plutôt de plomber cette opération. En effet, outre le fait que le joueur étranger doit être âgé au maximum de 27 ans et jouir du statut d'international, la FAF exige que "le club puisse mettre en place une provision bancaire de garantie représentant six mois de salaire afin de garantir les salaires des joueurs étrangers". Une provision bancaire en dinars algériens, a précisé le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, lors de sa dernière conférence de presse. Autrement dit, le club aspirant à engager un joueur étranger doit remettre à la FAF une justification d'une provision bancaire de garantie représentant six mois de salaire que la fédération pourra utiliser dans le cas où surviendrait un contentieux de non-payement de salaires avec un joueur étranger, sachant que ce dernier a le droit de saisir la fédération (CRL) au bout de trois mois de salaires impayés. L'objectif de cette disposition est d'en finir avec les litiges au niveau de la FIFA qui se sont multipliés ces dernière années et qui ont amené l'ancienne direction de la FAF à suspendre le recrutement des joueurs étrangers depuis deux ans. Alors que la FAF a toute latitude en vertu des règlements de la FIFA de libérer le joueur en cas de non-payement de trois mois de salaires, qu'il soit étranger ou local, et de défalquer même des points si le club persiste à ne pas payer le joueur, Zetchi a préféré ajouter cette disposition qui n'existe pas dans le registre réglementaire de la puissante fédération mondiale. Une mesure qui de surcroît ne repose sur aucun article de la loi du travail en Algérie. Pour éviter d'avoir affaire aux clubs et à la FIFA, Zetchi a choisi d'improviser une disposition. Du coup, en raison de la crise financière qui mine la majorité des clubs, rares sont ceux qui vont satisfaire cette disposition. Du reste, deux semaines après l'ouverture du marché des transferts, aucun club n'a encore recruté un joueur étranger, mis à part Sidibé (MOB) qui n'est pas encore qualifié à l'USMA et le Burkinabé Osmane Junior Syla (CSC).
Une disposition qui ne repose sur aucun texte de loi Pis encore, certains présidents de club seront enclins, juste pour contourner cette mesure, de fournir de fausses attestations de provision bancaire avec tous les risques pénaux que cela implique. Que fera dès lors la FAF ? Sera-t-elle amenée à traduire les clubs concernés en justice pour "chèque en bois", une pratique courante en Algérie, ou interviendra-t-elle pour payer la note, comme ce fut le cas récemment avec le MCA où l'ex-président, Mohamed Raouraoua a été obligé de débloquer 2 milliards pour régler le cas du joueur Patrick Ngola et éviter du coup au Mouloudia une défalcation de points exigée par la correspondance de la FIFA. Pour rappel, dans les dispositions réglementaires pour l'exercice 2017-2018 publiées par la FAF, il est précisé que "le joueur doit avoir déjà évolué avec un statut de joueur international dans son pays dans les équipes U20, olympiques et A pendant au moins deux années et plus, âgé de moins de 27 ans à la date de son recrutement (la date de signature du contrat faisant foi). La Ligue de football professionnel au travers de la Fédération algérienne de football adressera une correspondance à la fédération d'origine du club pour confirmer le statut du joueur à recruter. Le club devant recruter des joueurs étrangers doit obligatoirement disposer de ressources financières suffisantes pour couvrir les engagements pris en matière de paiement des salaires à terme échu et en monnaie locale "DZA". Le club est dans l'obligation, pour garantir les salaires des joueurs étrangers, de mettre en place une provision bancaire de garantie représentant six mois de salaire. Le club recruteur doit obligatoirement déposer auprès de l'administration concernée un dossier pour l'obtention d'un permis de travail. Le récépissé de dépôt de ce dossier est un préalable pour l'obtention de la licence du joueur. Les clubs ayant recruté des joueurs étrangers sont dans l'obligation d'assumer leurs responsabilités au regard des textes et lois en vigueur relatifs au recrutement des joueurs étrangers ; règlements généraux de la FIFA et de la FAF ; transfert des joueurs. Les joueurs étrangers doivent être soumis à un examen médical. La commission médicale fédérale, en dernier ressort, délivrera une autorisation d'aptitude qui sera jointe au dossier de demande de licence". SAMIR LAMARI