La Bourse d'Algérie pourrait enregistrer, prochainement, une première introduction d'une petite et moyenne entreprise (PME). C'est ce qu'a révélé le directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs, Yazid Benmouhoub, lors d'une rencontre sur "la Bourse d'Alger et le financement des start-up" organisée par Jil'FCE, jeudi au siège de l'Assemblée populaire nationale (APN), en présence notamment du wali d'Alger, de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, et de l'ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Selon M. Benmouhoub, l'entreprise AOM Invest, une PME à capital mixte public-privé, basée à Oran et spécialisée dans les études, le développement et l'exploitation de projets touristiques, pourrait bientôt intégrer le marché PME de la Bourse d'Alger. Ce marché créé en 2012, n'a enregistré, à ce jour, aucune introduction. AOM Invest sera la première PME à s'introduire en Bourse. Le P-DG d'AOM Invest, M. Hichem Attar nous a confirmé l'information, en précisant que le dossier d'admission en Bourse sera, bientôt, déposé à la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). L'entreprise compte augmenter son capital social de 10% par appel public à l'épargne. AOM Invest est accompagnée dans son processus d'introduction par le promoteur en Bourse RMG Consultig, un cabinet dirigé par Souhil Meddah. La loi impose que toutes les entreprises souhaitant être cotées sur le marché des PME doivent avoir un conseiller accompagnateur, "promoteur en Bourse", à la fois pour leur introduction et pendant toute leur vie boursière. Il joue un rôle essentiel dans le contrôle du respect des obligations de transparence auxquelles est soumise la PME cotée. Depuis 2012, la cote officielle de la Bourse d'Alger a été restructurée en vue de permettre aux PME de pouvoir lever des fonds sur le marché boursier. Aujourd'hui, le marché des titres de capital est composé d'un marché principal destiné aux grandes entreprises dont le capital dépasse les 500 millions de dinars et un marché PME, réservé aux petites et moyennes entreprises, dont le capital est inférieur à 500 millions de dinars. Le directeur général de la Bourse d'Alger estime que la conjoncture actuelle milite en faveur de développement du marché boursier pour servir d'alternative au financement des entreprises. Pendant des années le financement bancaire a été prépondérant, la part de la Bourse n'a pas dépassé 0,04%. Aujourd'hui, la baisse de la liquidité bancaire pourrait induire une pression accrue sur le secteur bancaire et donc un renchérissement du coût des crédits bancaires à moyen et long termes. Les banques en situation de tarissement de liquidités seront obligées de se tourner vers la Banque d'Algérie pour se refinancer. Le directeur général a évoqué, également le risque "d'effet d'éviction" sur le secteur des PME, devant le besoin de financement des grandes entreprises. Dans ce cadre, M. Benmouhoub plaide pour la révision du modèle de financement des entreprises pour une meilleure répartition des risques, en y intégrant le financement via la Bourse d'Alger. Il encourage les fusions-acquisitions à travers la Bourse, pour sauvegarder les emplois. Lors de la rencontre, une convention de partenariat a été signée entre la Bourse d'Alger et Jil'FCE. Meziane Rabhi