Les familles de la cité des 1 200-Logements de Boumerdès sont décidées à se battre pour arracher leurs droits : retrouver leurs appartements “complètement réhabilités”. Hier, une délégation de femmes sinistrées s'est déplacée à Liberté afin d'attirer l'attention des autorités locales et nationales sur “le travail bâclé”, confié aux entrepreneurs. “Nous savons que l'état a réservé une enveloppe financière importante pour notre wilaya et pour la cité en particulier, mais ses représentants au niveau de la wilaya et de l'OPGI ont failli à leur mission. Nous voulons savoir où est l'argent de l'état et les dons versés au profit des sinistrés du séisme du 21 mai 2003. Nous voulons, également, savoir qui sont ces entrepreneurs qui ont été sollicités pour les travaux de confortement et de réhabilitation, car nous connaissons déjà l'un d'eux, un ancien fleuriste qui s'est transformé du jour au lendemain en entrepreneur… Les autorités locales ont d'ailleurs été avisées des vols à l'intérieur des appartements, commis par le soi-disant personnel de ces entreprises. Donc, nous demandons l'ouverture, par l'état, d'une enquête sur ce qui a été fait réellement pour les sinistrés de la cité des 1 200-Logements”. Telle est la principale revendication avancée par nos interlocutrices. Un état des lieux accablant Ces dernières, munies d'une “lettre ouverte aux autorités”, ont insisté sur “la détresse des sinistrés qui ne savent plus à qui se plaindre ou s'adresser”, tant il est difficile d'approcher le wali, la chef de daïra et le maire. “Certains responsables ont cherché et cherchent encore à politiser notre drame, alors que nous nous approchons du 2e anniversaire du séisme, pour masquer leur incompétence ou leur propre impuissance, en laissant entendre que le président Bouteflika nous bouderait depuis sa visite dans notre cité, au lendemain de la catastrophe”, a révélé une des femmes présentes, non sans rappeler les “nombreuses promesses non tenues par les autorités”. Dans la lettre ouverte, signée jusqu'ici par plus de 110 habitants des immeubles classés “orange”, les sinistrés de la cité des 1200-Logements indiquent que celle-ci offre “une image de désolation et d'abandon”. Ils déplorent l'état actuel du réseau de gaz, la disparition des “larges portes d'entrée” des immeubles et la présence d'un court-circuit dans “beaucoup d'appartements”, ainsi que le manque de sérieux dans les travaux de peinture. Les signataires précisent, en outre, que les routes et les allées sont “complètement défoncées”, les cages d'escalier “bricolées”, en notant, également, que les caves sont devenues “un immense hangar (…) constituant un repère idéal pour les maraudeurs ou autres marginaux”. Ils se demandent alors pourquoi l'aide de l'état a été absorbée par le confortement, qui se caractérise, selon eux, par des “murs non droits”, une “diminution des superficies”, la mauvaise qualité de la boiserie et des sanitaires, la destruction des carrelages, la mauvaise qualité et l'insuffisance de la faïence. “Les représentants de l'OPGI et du CTC ont décidé pour nous, alors que nous étions encore sous le choc de notre malheur. Ils ont décidé du confortement, du démarrage des travaux, de la qualité du travail… ”, accusent les sinistrés, en citant, notamment le “vidage” des appartements et des caves sans les propriétaires dans la majorité des cas, et toutes les imperfections engendrées par le travail “inqualifiable (…) réalisé par des personnels non qualifiés”. Les signataires exigent de garder les chalets, le temps que la cité “redevienne un endroit viable”, rappelant que les bungalows sont avant tout “destinés aux sinistrés et non aux vacanciers”. H. A.