En l'absence d'infrastructures, les centres de préparation se comptant sur les doigts d'une seule main à travers le territoire national, les clubs algériens effectuent leurs stages de préparation de la nouvelle saison à l'étranger. Il faut dire que les années passent et se ressemblent, et malgré la crise économique qui frappe de plein fouet les différentes couches de la société, les clubs de football semblent bien loin de cette réalité difficile que vit le pays. En cette période de l'année, c'est le pays voisin qui se frotte déjà les mains, puisqu'il ne va pas tarder à accueillir des dizaines de formations algériennes, qui préparent déjà leurs valises pour des séjours d'une dizaine de jours à trois semaines. Hormis les gros calibres, qui ont l'habitude de se préparer en Europe, à l'image du MC Alger et de l'USM Alger, la plupart des autres équipes vont rallier le pays voisin de l'Est. Le centre de Aïn Draham, pas loin des frontières algériennes, abrite le plus souvent plusieurs formations algériennes des deux paliers professionnels. La présence d'un grand nombre de pensionnaires des deux Ligues algériennes en Tunisie leur permet de disputer le maximum de rencontres entre eux. Pourtant, ces clubs souffrent d'énormes problèmes financiers, mais cela ne les empêche pas de trouver des ressources pour des stages à l'étranger à coups de devises, au moment où les pouvoirs publics appellent à l'austérité et à la gestion rigoureuse des deniers. Les dirigeants des équipes algériennes tiennent un argument en béton puisqu'ils avancent l'inexistence de centres de préparation en Algérie, ce qui les pousserait à se rabattre sur la Tunisie, qui propose une meilleure prise en charge dans tous les domaines avec un coût moins élevé par rapport à ce qui est proposé en Algérie. Certes en Algérie on peut énumérer quelques centres, à l'image de celui de Tikjda, de Aïn Bénian, d'El-Bez (Sétif) ou ceux de Aïn Témouchent et Lalla Setti à Tlemcen, mais ils restent insuffisants par rapport au nombre de clubs qui préparent leur saison en cette période de l'année. À titre d'exemple, la JS Kabylie, pourtant réputée pour ses déplacements en Europe durant l'intersaison, a entamé sa préparation samedi sur les hauteurs de la Kabylie, précisément à Tikjda. Le manque de moyens financiers a obligé les responsables des Canaris de choisir cette option, avant d'effectuer le stage d'intersaison en Tunisie, à partir de la fin du mois de juillet au début du mois d'août. L'ES Sétif, l'Olympique Médéa, l'USM Bel-Abbès, le CS Constantine, la JS Saoura et le DRB Tadjenanet... ont opté pour la Tunisie, et seront suivis par de nombreuses autres formations de la Ligue 2, à l'image du MO Béjaïa, le RC Relizane et le CA Batna ou encore la JSM Béjaïa... entre autres. Pendant les mois de juillet et août, la Tunisie regroupera probablement plus de clubs algériens pour la préparation dans les centres sportifs que les Tunisiens eux-mêmes. Entre Aïn Draham, Hammam Bourguiba et Sousse, les réservations sont déjà faites. Cette option pour les clubs algériens de football, qui sont de plus en plus nombreux à se rendre dans la Tunisie voisine pour y effectuer leurs stages, a ses arguments. Sur le plan infrastructurel, ces centres offrent toutes les commodités à des prix raisonnables. L'Etat a toujours parlé du lancement de construction des centres de préparation, mais le projet est toujours cloîtré dans les tiroirs des bureaux des responsables administratifs. En tous cas, en termes de statistiques, on peut dire que la majorité des clubs se prépare à l'étranger, notamment en Tunisie. Les raisons ? Leurs dirigeants évoquent globalement des conditions de préparation meilleures. D'autant plus qu'en Algérie il n'y a pas de centre de préparation sportif. Tout compte fait, crise ou pas crise, les clubs algériens, endettés et dont les sociétés qui les gèrent sont en faillite, s'arrangent toujours pour vivre au-dessus de leurs moyens. M. A.