La chanson kabyle est en deuil. L'auteur, compositeur et interprète Azerzour qui venait de boucler ses 40 ans de carrière, est décédé, hier matin, à l'hôpital de Sidi Aïch (Béjaïa), des suites d'une longue maladie, a-t-on appris auprès de ses proches. De son vrai nom Mohand Bouzerzour, ce natif de la commune de Seddouk s'est éteint à l'âge de 73 ans, après un long combat contre sa maladie. Le défunt qui exerçait la profession d'enseignant en langue française dans le cycle primaire, commençait à s'intéresser au domaine artistique dès son plus jeune âge. Sa première apparition publique remonte à l'année 1971, lorsqu'il se produisit sur scène à l'occasion des festivités commémoratives du centenaire de l'insurrection de Cheikh Aheddad, datant du 8 avril 1871. Natif du même village que ce chef spirituel et symbole de la résistance nationale contre le colonisateur français, à savoir Seddouk-Oufella, l'artiste disparu avait composé plus de 150 chansons, dont la plus célèbre intitulée "Tamaayt id-yehka vava" (L'anecdote racontée par mon père), éditée en 1989. En 2015, il sort son dernier album, composé de 12 titres, dont d'anciennes chansons inédites, telles que "Ndama", "Lukan et Tidet", "Nadia, Itij, Sedduq, ak-wessiɣ, Ay afellah"... Mohand Bouzerzour avait également formé plusieurs jeunes chanteurs de la vallée de la Soummam, dont sa fille Louiza qui s'est forgée dans la chorale créée par son père en 1995, devenue, au fil des ans, un véritable vivier d'artistes en herbe. Notons enfin que l'enterrement du défunt chanteur est prévu pour aujourd'hui, lundi, à 12h, dans son village natal de Seddouk-Oufella, wilaya de Béjaïa. KAMAL OUHNIA