Des dizaines de personnes, dont des membres de l'association culturelle Azday Adelsan et des amis du Café littéraire d'Aokas, se sont rassemblées, hier, devant le siège de la daïra pour réclamer des explications sur l'interdiction qui frappe l'organisation des conférences du Café littéraire au niveau de la localité. Selon un membre de l'association, des représentants ont été reçus par la chef de daïra mais aucune explication n'a été fournie quant aux vraies raisons ayant motivé l'interdiction des conférences. "Elle s'est contentée d'expliquer que les autorisations émanent de la wilaya et que les refus ne sont pas notifiés localement", a-t-il affirmé. Pourtant, lorsque le 8 juillet dernier, Armand Vial a été empêché de tenir une conférence autour de son roman Mon chemin de terre, une rencontre a été animée dans la soirée par le même auteur à Béjaïa. Mais, selon ce membre de l'association, la chef de la daïra d'Aokas a affirmé que la même conférence a été organisée à Béjaïa sans autorisation. Ainsi, le flou persiste sur les vraies raisons du refus de l'administration locale pour la tenue des conférences littéraires qu'organise l'association Azday Adelsan. Et l'action de protestation organisée, hier, est intervenue au lendemain de l'interdiction d'une conférence que devait animer l'auteur Zoubir Zerarga autour de son roman Le montagnard au grand nez. "C'est à ne rien comprendre. C'est sa première expérience dans le monde littéraire et on lui interdit d'animer une conférence", regrette Hafit Zaouche, élu de l'APW et ami du Café littéraire, avant de s'interroger : "Comment peut-on interdire des conférences à des auteurs dont les œuvres se vendent dans toutes les librairies du pays ?". Pour rappel, depuis le mois de janvier dernier, plusieurs auteurs ont été empêchés d'animer des conférences organisées par le Café littéraire d'Aokas. Il s'agit de Larbi Yahioun qui devait animer une conférence sur "La Langue kabyle dans la littérature et la science", Benhaimi Loubna sur "Les mythes fondateurs des sociétés", Hebbache Yacine autour de son livre Matoub Lounès : le chemin de la légende, Younès Adli sur le thème de "La pensée kabyle», Renia Aouadene et Farida Bouali pour l'hommage au défunt Nabil Farès, Armand Vial autour de son livre Mon chemin de terre et Zoubir Zerarga sur son roman Le montagnard au grand nez. H. Kabir