Le Front des forces socialistes (FFS) n'a pas attendu pour donner sa réponse à la proposition du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, relative au dialogue national sur la crise économique qu'il envisage d'engager avec l'ensemble des partis politiques siégeant à l'APN et des syndicats. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son conseil national et rendu public, hier, le parti rejette, d'emblée, la proposition du Premier ministre considérant que "participer ce soi-disant dialogue" servirait plutôt à "caution et de faire valoir au régime". Le parti estime qu'à travers son appel au dialogue, le pouvoir "cherche en réalité à impliquer les acteurs politiques et sociaux dans son programme d'austérité et de remise en cause des acquis sociaux". C'est aussi, ajoute le FFS, une manière pour le régime de "faire valider son bilan et les mesures impopulaires déjà prises". Pour le FFS, l'offre du Premier ministre tend à "pervertir la noble initiative de reconstruction du consensus national, inspirée par notre défunt président Hocine Aït-Ahmed, visant à refonder l'Etat sur la base du droit et des principes démocratiques". Cette "tentative d'appropriation" n'a qu'une seule finalité, selon le FFS, "dénaturer notre initiative pour la vider de son sens, en réduisant la crise à sa dimension financière et sa solution à des mesures d'ordre économique, alors que chacun sait que le règlement définitif de la crise est fondamentalement politique". Se disant "instruit des vaines et multiples tentatives de ce régime pour se pérenniser en initiant de soi-disant dialogues avec les acteurs politiques, économiques et sociaux", le FFS regrette que "le régime n'a pas dérogé à ses pratiques qui traduisent encore une fois sa volonté d'enfermer le pays dans un statu quo mortel". Pour cette formation, le régime n'a qu'un seul objectif, en l'occurrence celui de "maintenir le statu quo politique et gagner du temps". Or, pour le vieux parti de l'opposition, le projet de reconstruction du consensus national "serait la meilleure des solutions, voire le salut pour le pays". "Notre projet de reconstruction national se propose de changer le système dans ses fondements et dans son fonctionnement sur une base démocratique", assure le FFS. Le conseil national du FFS s'est, par ailleurs, prononcé sur un certain nombre de sujets d'actualité nationale et internationale, à commencer par celui qui occupe le devant de la scène ces derniers jours, les feux de forêt qui affectent un certain nombre de régions du pays. Le parti n'a, en effet, pas manqué de dénoncer "la déliquescence avancée de l'Etat et la mauvaise gouvernance". Cette instance du FFS s'est dit d'ailleurs profondément préoccupée par "l'incapacité des autorités à prendre en charge les récents feux de forêt qui ont causé des pertes humaines et matérielles considérables". Farid Abdeladim