L'Arabie saoudite a promis de limiter ses exportations en vue de contribuer à raffermir les prix du pétrole. Face à un marché sceptique, l'Opep n'a pas modifié son accord en profondeur lors de la réunion de suivi, hier, à Saint-Pétersbourg. Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, qui assistait à la réunion du comité ministériel de monitoring conjoint Opep et non-Opep (JMMC), a déclaré que les pays signataires de l'accord de réduction de la production de pétrole sont favorables à une prolongation au-delà de mars 2018 si nécessaire. À l'issue de la rencontre, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, a dit vouloir s'adresser "de front" à cette tendance baissière et a souligné que l'Arabie saoudite avait réduit son offre au-delà de ses engagements. "C'est un signe de notre engagement (...) et nous espérons que nos collègues prendront aussi des mesures", a-t-il insisté, relevant que certains pays, au contraire, n'appliquaient pas totalement les engagements pris fin 2016. "Nous avons discuté avec eux, ils ont promis de remédier à la situation et j'irai dans ces pays pour parler avec leurs autorités si nous ne voyons pas les mesures correspondantes", a-t-il prévenu. Les propos du ministre saoudien sont plus axés sur la recherche de la discipline dans la mise en œuvre de l'accord que dans l'augmentation des quotas de réduction. D'ailleurs, avant la réunion, il avait indiqué qu'il ne serait pas question d'une augmentation des quotas de réduction, mais plutôt de l'introduction de deux nouveaux participants : le Nigeria et la Libye. Les deux pays étaient exemptés de participer à l'accord afin de permettre à leur production de se rétablir. De son côté, son homologue russe Alexandre Novak a précisé que le comité Opep - non-Opep avait recommandé de prolonger l'accord au-delà de son terme si cela est justifié pour rééquilibrer le marché mondial. Par ailleurs, le Nigeria, actuellement exempté de l'accord, a convenu avec le comité de réduire lui aussi sa production une fois que celle-ci aura atteint le niveau de 1,8 million de barils/jour. Quand les baisses de production ne seront plus nécessaires, les pays producteurs assureront une sortie en douceur de l'accord afin de ne pas créer de choc sur le marché, a aussi dit Khalid al-Falih, qui a affirmé que son pays contrôlerait désormais son niveau d'exportation, et pas seulement de production. Il a expliqué qu'avec la hausse de la demande intérieure attendue en août, ses exportations seraient limitées à 6,6 millions de barils/jour, contre plus de 7,2 millions certains mois de 2016. "Une limitation à 6,6 millions de barils/jour serait un réel effort", a noté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Le niveau élevé des exportations, alors même que la production est censée être en baisse, inquiétait en effet les marchés. "Les données relevées par des entreprises qui suivent les navires pétroliers par satellite ont fait état d'une hausse nette des chargements de pétrole en juin et en juillet, que ce soit par les producteurs qui font partie de l'Opep ou non", ont relevé les analystes de Morgan Stanley. Les résultats de la réunion du comité ministériel de monitoring ne sont que des recommandations en vue d'apporter des ajustements pour mieux stabiliser le marché de l'or noir. Ces recommandations seront ensuite soumises à la prochaine réunion de l'Opep prévue plus tard dans l'année qui, elle, aura à décider. En attendant, le pétrole oscille entre gains et pertes. Hier, les prix remontaient sans pour autant effacer leurs pertes de jeudi et de vendredi, les marchés restant méfiants sur les perspectives de l'accord de limitation de la production qui lie l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, dont la Russie, depuis le début de l'année. "La forte production américaine endigue complètement les efforts réalisés par les membres de l'Opep ainsi que par les pays partenaires qui ont accepté de se joindre à cet effort", ont expliqué les analystes de Saxo Banque.