L'artisan Djamel Douagui, cet artisan en encadrement d'art, est triste à l'idée de baisser le rideau ! Et pour cause, l'art plastique va devoir se séparer de l'Espace de la main d'or à cause d'un contentieux familial qui est pendant au tribunal, a-t-on su. L'info est tombée tel un couperet lors de cette matinée, marquée désormais au maléfique chiffre 13 du mois de juillet. De notoriété artistique et publique, l'atelier, situé au n°19 de la rue Harriched-Ali, est ce passage obligé pour l'artiste peintre soucieux à la veille d'une exposition, d'enjoliver ses œuvres d'art, à l'aide de cadrage. Si tant est remarquable cette agréable habitude que l'atelier de Djamel Douagui s'est hissé au rang d'un cercle où défilent tous les artistes peintres d'Alger et de l'Algérie profonde. "J'ai hérité le métier d'encadrement d'art de mon père, dans son atelier qu'il avait ouvert en 1964 à l'ancienne rue de la Djenina, l'actuelle venelle de Bab El-Oued menant à la place des Martyrs. Et depuis, j'ai eu l'honneur d'avoir été au service de l'artiste peintre, sculpteur et graveur Mohamed Khada ainsi que M'hamed Issiakhem, et les miniaturistes Ali Ali-Khodja, Mohamed-Temmam, Denis Martinez et Bachir Yellès, l'ancien directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts", a-t-on su de notre interlocuteur, qui a bâti son talent autour de son enseigne à l'Espace de la main d'or. De la même manière qu'un créateur artistique, Djamel Douagui aurait été cet intermittent de l'art, sinon ce conservateur qui a embelli et protégé tant de portraits d'anonymes et de tableaux de maîtres au moyen de "bordures" de cadres : "Nous utilisons l'ornement rectangulaire en bois, où s'illustre un choix de styles", a ajouté notre interlocuteur. Outre qu'il ait hérité d'un savoir-faire dans le façonnage de la baguette de bois d'art contemporain et moderne, notre artisan s'est également taillé une réputation dans la restauration de tableaux. D'où l'afflux d'adeptes du beau qui leur tient à cœur de pérenniser des œuvres d'art peintes ou photographiées. "Personnellement, je viens de Béjaïa, où il n'existe pas le métier d'encadrement d'arts", a déclaré l'artiste peintre Chafa Ouzzani qui prépare son exposition à la galerie Mohammed-Racim, avenue Pasteur. Ceci dit, comment peut-on ordonner la fermeture d'un atelier qui, sous d'autres cieux, aurait été classé au patrimoine national ? Eu égard d'abord à son cachet culturel et à l'histoire qu'il véhicule. D'ailleurs, la faisabilité de la chose est envisageable d'autant que l'atelier est situé sur l'ancienne rue Mogador, soit en face de l'entrée de service du Musée public national d'art moderne et contemporain (MAMA) d'Alger. Ça devrait suffire comme argument, non ? Louhal Nourreddine