Les travailleurs communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé jeudi matin un rassemblement pacifique devant le siège de la wilaya, et ce, à l'appel de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (Cgata) et du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Les manifestants, qui se sont rassemblés dès 10h30 devant l'entrée principale du siège de la wilaya, avaient appelé notamment "au respect du droit à la grève". Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, on pouvait aussi lire : "Ne touche pas à la dignité des fonctionnaires", "Pour le respect des libertés syndicales", ou encore "Non à la hogra". À travers leur appel à la grève, la Cgata et le Snapap ont exigé, selon le contenu de leur document de protestations, "la satisfaction des 17 points contenus dans la plateforme de revendications, le respect des libertés et du droit à la grève et l'arrêt immédiat des intimidations et des pressions envers les syndicalistes". Les travailleurs grévistes avaient également dénoncé les dernières déclarations du wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, qui a qualifié, lors d'une session APW, la grève cyclique des travailleurs communaux d'"immorale et sauvage." Les déclarations du premier magistrat de la wilaya avaient, pour rappel, fait réagir énergiquement la Cgata et le Snapap qui ont dénoncé, à travers une déclaration, des propos "tendancieux, haineux et d'une calomnie qui portent atteinte à l'intégrité morale et aux droits des travailleurs visant à stigmatiser un mouvement pacifique". Par ailleurs, la fédération Cgata-Snapap tient à rappeler au wali de Tizi Ouzou qu'"il lui est plus judicieux de revoir les organigrammes des communes totalement dépassés avec l'avènement de la biométrie et de doter les communes de moyens nécessaires pour le bon fonctionnement des collectivités, car au moment où certains présidents des Assemblées populaires communales sont en train d'exécuter la directive des retenues sur salaires, les travailleurs des communes font face aux feux de forêt sans aucune formation et avec des moyens dérisoires, au détriment de leur vie". Pour rappel, le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, avait aussi ordonné récemment des retenues sur les salaires des travailleurs des communes, affiliés au Snapap, qui observent depuis plusieurs mois une grève cyclique mensuelle de cinq jours, tout en affirmant qu'"il n'est pas normal qu'il y ait chaque mois cinq jours de grève", et en précisant même qu'"une journée non travaillée ne peut être rémunérée". Toujours est-il qu'une décision a été appliquée par certains P/APC qui ont été d'ailleurs aussitôt dénoncés par les syndicalistes. K. Tighilt