Ils étaient plusieurs centaines de travailleurs, affiliés à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) à avoir battu, hier, le pavé à Béjaïa. Ils l'ont fait en signe de solidarité avec les syndicalistes suspendus. La marche des travailleurs a commencé, à partir de 11h, de la maison de la culture Taous-Amrouche vers le siège de la wilaya. Organisée en carrés de différents syndicats autonomes, qui composent cette Confédération, la CGATA, les manifestants n'ont cessé de scander haut et fort les slogans contre le pouvoir et en faveur de la CGATA. "Y en a marre de ce pouvoir", "Le peuple veut la fin de l'austérité", "Assa Azekka, CGATA Tella Tella", "Assa azekka akheddam yela yela", "Pour la liberté syndicale" sont autant de slogans, scandés à tue-tête par les manifestants sur tout l'itinéraire de la marche. Devant le siège de la direction de l'Education, les manifestants ont marqué une halte pour vilipender ses responsables et exiger de ces derniers "la régularisation de la situation financière des 159 ouvriers professionnels du secteur de l'éducation". Devant le siège de la wilaya, la CGATA a tenu un rassemblement, appuyé d'une prise de parole. Les différents présidents de Fédérations syndicales autonomes de la wilaya de Béjaïa se sont relayés au micro pour exiger "la levée de la suspension et la réhabilitation immédiate et inconditionnelle de leurs camarades syndicalistes, suspendus avec l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires et dénoncer la décision prise par le ministre du Travail pour le retrait du récépissé du Syndicat national autonome des travailleurs de Sonelgaz (Snateg) et à mettre fin aux harcèlements que subissent quotidiennement les travailleurs, affiliés aux syndicats autonomes dans l'exercice de leurs droits, dont le droit de grève". Dans sa déclaration appelant à la marche d'hier de ses adhérents dans les rues de Béjaïa, la CGATA souligne que "cette marche de protestation est initiée pour soutenir nos camarades travailleurs et syndicalistes suspendus arbitrairement et abusivement en l'occurrence le coordinateur Kassa Nacer et Heddak Arabe, S/G de la Fédération de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de la wilaya de Béjaïa ainsi que Younsi Amar, syndicaliste et membre du conseil national du Syndicat national autonome des postiers (Snap) et employé à la poste de Sidi-Aïch et nos camarades du Snateg". Dans son appel, la CGATA exige aussi "le respect des libertés syndicales ; l'arrêt de toutes formes de répression à l'encontre des syndicalistes et ses adhérents ; la levée de suspension de nos camarades syndicalistes ; la cessation de l'ingérence de l'administration sur le fonctionnement des sections syndicales ; le respect du droit de réunion et d'organisation des travailleurs et la prise en charge de toutes les revendications légitimes". Il y a lieu de signaler que la marche de la CGATA s'est déroulée dans le calme. Après le rassemblement de ses adhérents devant le siège de la wilaya, ces derniers se sont dispersés dans le calme et la sérénité.