L'organisation internationale du travail (OIT) a indiqué dans un nouveau rapport que le travail forcé et l'exploitation sexuelle génèrent actuellement 150 milliards de dollars américains chaque année dont les deux tiers proviendraient de l'exploitation sexuelle, ce qui fait de la traite d'êtres humains, le troisième crime organisé le plus lucratif à l'échelle mondiale. Alors que le nombre de victimes est estimé à des dizaines de millions, les condamnations de trafiquants d'êtres humains dans le monde entier sont de moins de 10 000 cas, selon le rapport 2017 sur la traite des êtres humains. Chaque année, des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont victimes de la traite dans leurs pays ou à l'étranger, selon l'OIT. L'organisation estime qu'environ 21 millions d'individus sont victimes de travail forcé à travers le monde. Selon John Brandolino, directeur de l'ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue), 60% des victimes de trafic d'êtres humains dans le monde sont étrangères aux pays où elles ont été détectées. Les passeurs qui leur proposent des traversées de la Méditerranée à des prix parfois 100 fois supérieurs à ceux d'un ferry sont les principaux investigateurs de ce trafic d'êtres humains. Dans leur quête d'un meilleur futur, de nombreux migrants se sont retrouvés manipulés par des passeurs, ceux ayant survécu à des traversées se retrouvent confrontés à des exploitations diverses. Selon Interpol, le trafic d'êtres humains, défini comme "l'acquisition, la vente et l'exploitation des adultes et des enfants", fait figure aujourd'hui derrière le trafic d'armes de troisième marché mondial, générant un chiffre d'affaires de près de 39 milliards de dollars par an. Selon le dernier rapport de l'ONUDC, les enfants représentent un tiers des victimes du trafic d'êtres humains dans le monde, les femmes et les filles quant à elles représentent 79% du trafic mondial. Ils deviennent facilement des victimes de la traite et de l'exploitation au travail et sexuelle. En 2016, près d'un demandeur d'asile sur trois, dans l'Union européenne, était un enfant. Beaucoup d'entre eux ont disparu et risquaient de tomber entre les mains de trafiquants d'êtres humains. L'agence de police de l'Union européenne a dévoilé qu'au cours de l'année 2016, sur les 96 000 enfants non accompagnés ayant été enregistrés comme demandeurs d'asile, près de 10 000 auraient disparu des radars. Des personnes sont victimes de la traite dans de contextes locaux ainsi que de part et d'autres des frontières internationales dans la servitude domestique, l'exploitation sexuelle et des travailleurs, la mendicité, les mariages forcés, le prélèvement d'organes, la location de ventres et autres actes criminels. Désormais, à des degrés moindres, tous les pays sont affectés par la traite des êtres humains que ce soit un pays d'origine, de transit ou de destination des victimes. R. I./Agences