Un programme d'intégration de la pisciculture à l'agriculture, initié dans le cadre du plan national de développement de l'aquaculture, a été lancé à Tizi Ouzou et à Bouira, selon le directeur de la pêche, des ressources halieutiques (DPRH) de Tizi Ouzou, qui chapeaute ces deux wilayas. Un total de 14 bassins d'irrigation, à savoir 4 dans la wilaya de Tizi Ouzou et 10 à Bouira, ont déjà été ensemencés d'alevins de carpe fournis par l'écloserie de Sétif, au titre d'une opération pilote et à l'occasion de journées pédagogiques organisées par la DPRH/TO et dont la dernière en date s'est déroulée les 30 et 31 juillet dernier à Bouira, 5 bassins ont été alors ensemencés, a indiqué, Abdelhafid Belaïd. Lors de cette formation, une quarantaine d'agriculteurs de cette même wilaya, qui ne jouit pas d'une façade maritime, ont bénéficié d'une formation sur les techniques d'ensemencement des bassins d'irrigation, assurée par le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) et l'Institut national supérieur de pêche et d'aquaculture (INSPA), a précisé le responsable. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, une cinquantaine d'agriculteurs avaient bénéficié en janvier dernier d'une formation sur les techniques d'ensemencement de barrages, abritée par l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) en agriculture de montagne de Boukhalfa, a indiqué le DPRH, observant que sa direction a mis au point un programme d'accompagnement des agriculteurs pour développer et donner un essor à cette activité. La technique de mise en place de la pisciculture en eau douce est simple. Elle consiste à introduire dans un bassin d'irrigation ou un étang de la matière organique, telle que du fumier, pour créer une chaîne alimentaire où les alevins pourraient se développer sans que l'agriculteur ait à les nourrir quotidiennement, a expliqué M. Belaïd. L'expérience d'ensemencement des 14 bassins d'irrigation à Tizi Ouzou et de Bouira a été couronnée par la production d'une tonne de poissons. L'objectif visé par ce programme est l'autonomisation de cette activité pour une production piscicole à grande échelle, en incitant les opérateurs privés à investir dans cette filière notamment par la mise en place d'écloseries d'alevins et d'unités de production d'aliment pour poisson et de transformation avec la perspective d'aboutir à long terme à l'exportation de ces produits, a-t-il ajouté. Ce programme, lancé par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, au titre du plan de développement de la pêche et de l'aquaculture à l'horizon 2025, vise la préservation des 80 000 postes d'emploi du secteur, à l'échelle nationale, la création de 40 000 autres, ainsi qu'à doubler la production aquacole nationale, qui est, actuellement, de 100 000 tonnes de poissons issus de l'élevage, a conclu M. Belaïd.