La malheureuse victime a rendu l'âme bien avant l'arrivée des secours qui ont pu difficilement se frayer un chemin face à l'intransigeance des manifestants à céder le passage aux ambulances. Après que des citoyens de la commune de Tadmaït eurent fermé la RN12, durant toute la journée de jeudi, pour manifester leur colère à cause des fréquentes coupures d'électricité et des nombreuses chutes de tension enregistrées dans la région, il s'en est suivi un embouteillage monstre qui aura duré pratiquement de 9h à 19h sur cet important tronçon routier menant de Tizi Ouzou vers Alger où des milliers d'automobilistes et de voyageurs auront vécu un véritable cauchemar. Et pour cause, outre la chaleur torride qui a régné sur toute la région et les nombreux désagréments vécus par les usagers de la route qui, la mort dans l'âme, auront raté des rendez-vous médicaux, des voyages d'affaires, des fêtes familiales, ainsi que des vols vers l'étranger en cette période de vacances estivales, l'on a malheureusement enregistré le décès d'une femme âgée de 76 ans qui a été vraisemblablement victime d'un grave malaise qui lui a finalement coûté la vie. Après avoir été bloquée avec sa famille dans un embouteillage monstre, durant plusieurs heures, sous un soleil de plomb et sans aucune climatisation, la malheureuse victime, qui est originaire de la commune d'Aït Yahia-Moussa et qui revenait d'un contrôle d'hémodialyse à l'hôpital de Bordj-Menaïel, aura longuement lutté contre la fatigue et la canicule avant de décéder bien avant l'arrivée des sapeurs-pompiers qui ont pu difficilement se frayer un chemin face à l'intransigeance des manifestants à céder le passage aux ambulances de la Protection civile de l'unité de Draâ Ben-Khedda. Arrivés sur les lieux du drame, à proximité du CFPA de Tadmaït, les sapeurs-pompiers de service n'ont pu que constater le décès de la malheureuse dont le corps a été aussitôt acheminé vers la polyclinique de Tadmaït avant d'être transféré à la morgue du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou pour y subir une autopsie. Certes, à Tadmaït, ce qui s'est passé a suscité une vague d'émotion au sein de l'opinion à cause justement du décès de la vieille femme, mais des conséquences aussi graves auraient bien pu être enregistrées dans d'autres localités touchées par ce mode de protestation. C'est, en effet, le cas à Maâtkas, chef-lieu de daïra, et dans les villages environnants, mais aussi à Bouzeguène, Tadmaït, Aïn Zaouia, Tizi Gheniff, Sidi-Naâmane et Draâ Ben-Khedda, pour ne citer que ces localités car la liste est bien longue, où des citoyens ont été contraints de fermer des tronçons routiers pour dénoncer des coupures récurrentes d'électricité et des chutes de tension qui viennent s'ajouter à la canicule exceptionnelle qui sévit depuis une quinzaine de jours sur toute la wilaya. Ce fut le cas la semaine dernière, lorsque les habitants de Tajdiouth, un village relevant de la commune de Tadmaït, ont fermé le chemin de wilaya 128, reliant Draâ Ben-Khedda à Boghni. Par ailleurs, les habitants du hameau Si Lounis, relevant de la commune d'Aïn Zaouïa, dans la daïra de Draâ El-Mizan, ont carrément décidé de ne pas régler leurs factures d'électricité pour manifester leur colère en raison des coupures et des chutes de tension électrique. "Tous nos appareils électroménagers sont à l'arrêt. On n'allume que les lampes et c'est un véritable calvaire que nous subissons au quotidien en cette période de grosses chaleurs où le mercure ne cesse de grimper. C'est ce qui fait que nous avons décidé de ne pas payer nos redevances d'électricité si ce problème n'est pas réglé au plus vite", diront les villageois protestataires. M.H. / R.A. / O.G.