Le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé que l'armée avait repoussé une "attaque terroriste" contre une base militaire, menée par des "mercenaires" dont certains restaient recherchés lundi. Cette attaque, qui a fait deux morts parmi les assaillants, renforce les craintes de violences accrues au Venezuela. Le pays est en proie à une profonde crise politique et économique alors que ses relations avec la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, sont de plus en plus tendues. "Une vingtaine de mercenaires" ont attaqué très tôt dimanche une base militaire dans le nord du pays, à Valencia (180 km à l'ouest de Caracas), a expliqué hier à la Télévision publique le président socialiste, en butte depuis quatre mois à des manifestations qui ont fait quelque 125 morts. Il a rejeté l'idée d'une "rébellion" militaire, pour parler d'une "attaque terroriste" financée, selon lui, depuis Bogota et Miami. Deux assaillants ont été tués et huit capturés durant l'attaque qui a duré environ trois heures, a-t-il dit en félicitant l'armée pour sa "réaction immédiate". Un officier, identifié comme un déserteur, figure parmi les prisonniers. Il "donne des informations", de même que ses sept codétenus, a-t-il poursuivi. Les forces de sécurité recherchent toujours "une partie du groupe qui a réussi à s'emparer de quelques armes", a indiqué le ministre de la Défense Vladimir Padrino. Selon lui, les prisonniers ont avoué avoir été recrutés "par des militants de l'extrême droite vénézuélienne en contact avec des gouvernements étrangers." Le ministère n'a pas communiqué le nom de l'auteur présumé de l'attaque, indiquant qu'il s'agissait d'un "officier subalterne renvoyé de l'armée il y a trois ans pour trahison à la patrie et rébellion" et qui avait fui à Miami (Etats-Unis). Le chef des forces armées, le général Jesus Suarez Chourio, a affirmé que l'opération était "financée par la droite et ses collaborateurs, financée par l'empire nord-américain" (les Etats-Unis, NDLR). Le président du Parlement vénézuélien, Julio Borges, porte-voix de l'opposition, a demandé la "vérité" sur cet incident et refusé toute "chasse aux sorcières." L'attaque est survenue alors qu'une Assemblée Constituante omnipotente voulue par M. Maduro, contestée par l'opposition ainsi que par une grande partie de la communauté internationale, a entamé samedi ses travaux en destituant la procureure générale Luisa Ortega, l'une des principales adversaires de M. Maduro. Dimanche, sur une vidéo, supposément tournée dans la base de Valencia, circulant sur les réseaux sociaux, un homme se présentant comme un officier se disait "en rébellion légitime" contre "la tyrannie assassine de Nicolas Maduro." "Ceci n'est pas un coup d'Etat, ceci est une action civique et militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel", affirmait l'homme, se présentant sous le nom de capitaine Juan Caguaripano et flanqué de quinze personnes en tenue de camouflage, certaines armées. "Nous exigeons la formation immédiate d'un gouvernement de transition et des élections générales libres", ajoutait-il.