Malgré la scission qui a secoué récemment ses rangs suite à un conflit de leadership, et qui s'est soldée par l'éviction de sa présidente, le bureau de coordination de la wilaya de Sidi Bel-Abbès pour l'amnistie générale a tenu, jeudi, à la salle de la Coupole, une assemblée générale sur la réconciliation et l'amnistie générale et à laquelle ont assisté des dizaines d'élus locaux du FLN, du MSP, d'El Islah, un député et un sénateur du FLN, des membres du bureau de wilaya de l'organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) et des représentants du mouvement associatif ainsi que la présence de Ahmed Benaïcha, ex-“émir” de l'AIS de l'Ouest. Selon les initiateurs de cette action, la tenue de cette rencontre vise à appuyer la démarche appelant à la réconciliation nationale et à l'amnistie générale d'établir un contact direct avec les différentes victimes de la décennie noire du terrorisme et devrait aussi être le coup d'envoi d'un grand travail de proximité. Le représentant local de l'ONVT, assis au côté de A. Benaïcha, a déclaré : “maintenant, puisqu'on constate que c'est le peuple lui-même qui réclame la paix, il ne reste plus pour nous victimes du terrorisme que d'adhérer à ce chantier, et je dirai même que les 500 victimes de la wilaya de Sidi Bel-Abbès sont avec ce projet du président de la république.” Il ajoute également : “oui, nous sommes pour l'amnistie générale, on pardonne, mais on n'oubliera jamais, et nous espérons également que les pouvoirs publics consolideront cette démarche par l'élaboration d'un statut pour les victimes du terrorisme.” Prenant à son tour la parole, A. Benaïcha a déclaré : “du moment que toute la classe politique est favorable à cette démarche, nous aussi nous sommes avec l'initiative du président qui souhaite voir tous les algériens vivre dans un havre de paix et loin des règlements de comptes et des rancœurs.” En abordant longuement le concept de l'amnistie générale tel que prôné par le président de la république, il s'est montré convaincu que “la concrétisation de ce projet n'est pas chose facile car il y a des problèmes qui peuvent à tout moment entraver sa mise en œuvre. Donc, il importe de se doter de moyens, et que le peuple se mobilise dans chaque wilaya en faveur de ce chantier et qu'il s'entoure de tous les atouts pour qu'il réussisse”. Par ailleurs, une conférence sur le thème “la réconciliation nationale et l'amnistie générale” a été animée, jeudi 14 avril, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, par une organisation de la société civile au sigle imprononçable, le RNACCRAPP (rassemblement national des associations des cadres et de citoyens pour la réconciliation et l'application du programme du président). Devant une assistance composée de moudjahidine, de fonctionnaires de l'administration et de veuves de chahid, le responsable de cette organisation, venu, comme il l'a expliqué, sensibiliser les citoyens sur les bienfaits de ce projet de réconciliation nationale et d'amnistie générale, n'a fait que louer l'action du chef de l'Etat. “Si on est réuni, aujourd'hui, c'est pour dire au président de la république qu'on est avec toi. la réconciliation nationale est un projet de société, c'est la seule voie qui va mettre fin à la violence et raffermir l'unité nationale”, a déclaré M. Zidane. l'orateur, tout en rappelant la genèse qui a présidé à la création de sa structure en juin 2003, a affirmé que celle-ci aspire à devenir une force de proposition. Peu importe pour lui si l'objectif change en fonction de la conjoncture. “Si le projet du président réussit, c'est la garantie d'un avenir meilleur”, promet le conférencier qui s'est limité à donner une définition “apolitique” de la réconciliation nationale. à ce propos, il suggère à toutes les forces politiques et sociales de se dissoudre dans son RNACCRAPP pour permettre au projet politique de Bouteflika de se concrétiser. de cette façon, il compte contribuer à la construction de l'Algérie de demain, se justifie-t-il. “La réconciliation nationale, c'est la paix entre les algériens qui doivent avoir un avis unifié là-dessus”, tranche-t-il. Sans dénoncer le terrorisme et encore moins le caractériser, l'orateur aspire rien moins qu'à un effacement de la mémoire, puisqu'à aucun moment il est fait allusion aux victimes du terrorisme islamiste ni aux familles des disparus. Couvrant la Kabylie de tous les éloges possibles, M. Zidane estime que cette région doit s'impliquer davantage dans la campagne nationale pour la réconciliation nationale et l'amnistie générale, dont les contours sont encore flous, à partir du moment où son initiateur n'a pas explicité son projet politique. Et à l'orateur de défoncer des portes ouvertes : “nous sommes avec le président, nous lui faisons confiance !” B. A./ Y. A.