L'ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, a rejoint, la semaine dernière, la Commission nationale de l'amnistie générale (CNAG). C'est du moins ce que nous a affirmé hier Abderrazak Smaïl, président de cette organisation. Une structure « populaire et non partisane », insiste notre interlocuteur, qui est née le 2 décembre 2004 à la suite du discours prononcé, la veille du 1er Novembre, par le chef de l'Etat. Un discours au cours duquel M. Bouteflika avait publiquement évoqué le projet d'amnistie générale à soumettre pour un référendum. Selon la même source, la CNAG n'a pu s'empêcher de demander à Ben Bella en tant que « personnalité historique » d'accepter le poste de président d'honneur de ladite commission. Cette décision a été prise lors d'une réunion du bureau national de la CNAG, tenue mardi dernier dans la soirée, ajoute notre source. « Le président Ben Bella a été choisi pour ce poste du fait de son parcours politique et du rang qu'il occupe en tant que symbole en Algérie », précise Abderrazak Smaïl. Celui-ci souhaite que d'autres personnalités, notamment politiques, rejoignent la CNAG. Précisément sur ce point, Abderrazak Smaïl nous dira : « On espère qu'une personnalité comme M. Aït Ahmed (leader du Front des forces socialistes) puisse contribuer à la réussite du projet de l'amnistie générale ». Pourquoi ? « Parce que c'est un homme intègre et visionnaire qui, depuis l'indépendance, a toujours appelé à un traitement franc et courageux de certains maux qui n'ont cessé de ronger le pays durant des années », indique notre interlocuteur. Mais comment la Commission nationale de l'amnistie générale compte-t-elle pratiquement se déployer ? Abderrazak Smaïl nous répondra que le travail sur le terrain a bel et bien commencé. Il nous apprendra qu'un rassemblement dans une salle a eu lieu, avant-hier à Aïn Defla, avec une forte assistance des citoyens et d'organisations civiles. Avec, toutefois, cette précision de la part de notre interlocuteur : « Plusieurs repentis présents sur les lieux se sont exprimés en annonçant qu'ils sont, à 200 %, avec le projet de l'amnistie générale », affirme-t-il. Il nous apprendra, par la même occasion, qu'un autre rassemblement s'était tenu jeudi dernier à El Oued. « Plusieurs représentants de la société civile avaient participé à cette rencontre et même un ex-émir de la région était présent », soutient-il. Ce dernier tient à souligner que « ce déploiement sur le terrain continuera avec l'installation dans les 48 wilayas du pays des bureaux de la Commission nationale de l'amnistie générale ». Chaque bureau de wilaya, ajoutera-t-il, se chargera d'installer à son tour les bureaux communaux de la commission et, enfin, chaque bureau communal installera les structures locales soit dans les villages, soit dans les quartiers. Le bureau national de la Commission nationale de l'amnistie générale est composé actuellement de 25 membres. Parmi eux, indiquera-t-il, « des députés, des personnalités représentant diverses franges de la société ainsi que des représentants d'associations à caractère national ou local ». A noter que Abderrazak Smaïl, président de cette commission n'est autre que l'actuel secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA) élu le 15 octobre 2004 lors du quatrième congrès de cette formation politique. Dans les prochains jours, M. Smaïl animera une conférence de presse pour éclairer l'opinion publique sur le programme d'activités, les orientations et les objectifs de la Commission nationale de l'amnistie générale.