Les APC de Maâtkas et de Souk El-Tenine en collaboration avec celles de Mechtras et de Tizi n'Tleta ainsi que les sections de l'ONM de Maâtkas, Boghni et Ouadhias, le Musée régional de Tizi Ouzou, les associations Tagrawla 1954-1962, Le chemin du savoir de Souk El-Tenine et Aksil d'Aït Imghour ont commémoré, la semaine dernière, le 61e anniversaire de la fameuse embuscade tendue par les combattants de la glorieuse ALN à l'armée française le 8 août 1956 à Ighil Oumenchar, dans la région de Souk El-Tenine. Ce jour-là, sous le commandement de Dris Ahmed dit "Si Ahmed" Aït Ramdhane d'Ighil Imoula, les moudjahidine ont infligé une cinglante défaite aux soldats français, car à la fin de la bataille, il ne restait aucun survivant ennemi alors que les troupes de l'ALN n'ont enregistré aucune perte. Cette journée commémorative, qui a débuté par le dépôt de gerbes de fleurs au niveau de la stèle où s'est déroulée cette bataille mémorable et à la place de la mairie à Souk El-Khemis, a été l'occasion propice pour projeter au grand public un film documentaire réalisé par le Musée régional de Tizi Ouzou avec la collaboration de combattants de l'ALN qui ont pris part à cette embuscade mémorable et d'autres moudjahidine bien connus de la région. C'est ainsi que le moudjahid Radja Ali dit "Ali Avethroun", l'un des éléments de l'ALN qui a participé à ce haut fait d'armes, a puisé fidèlement dans sa mémoire restée intacte pour relater avec détails et une grande lucidité le déroulement de cette opération. "C'était un convoi militaire qui approvisionnait régulièrement le camp français d'Agarage en eau potable à partir de Mechtras. Avec Ahmed Ath Ramdhane, nous avions minutieusement préparé l'opération et nous n'avons laissé aucune chance aux soldats français puisque nous les avions tous éliminés", raconte-t-il. "Les djounoud avaient séjourné chez nous avant l'opération. Nous les avons nourris et hébergés, avant d'aller tendre l'embuscade", rapporte aussi Meziani Mohamed, un autre moudjahid du village d'Ighil Boulkadi. De son côté, Si Ouali Aït Ahmed, ancien officier de la Wilaya III historique, historien et auteur de plusieurs livres sur la Révolution algérienne, a animé une conférence-débat portant sur la guerre de Libération nationale et sur cet évènement historique en particulier tel qu'il a été réellement vécu dans cette région. Lors de son intervention, il situera cet évènement dans les contextes historique et politico-militaire de l'époque, tout en rendant hommage à la région pour son combat révolutionnaire. "Un combat exemplaire contre le colonialisme, à l'image de cette bataille d'Ighil Oumenchar qui a été menée par les hommes d'Ahmed Aït Ramdhane, un haut fait d'armes car c'était bien la première fois dans l'histoire de la Révolution que des armes de guerre de l'ennemi ont été récupérées après une dure bataille, et ce, au niveau de toute la Wilaya III et même à travers le territoire national. Cela a eu un impact psychologique considérable pour les troupes de l'ALN du fait que la plupart de nos combattants ne disposaient, à l'époque, que de simples fusils de chasse et donc de très peu d'armes de guerre. D'ailleurs, de retour de cette embuscade, Krim Belkacem, qui se trouvait dans le refuge de cette région, a tenu à décorer ces vaillants djounoud qui ont réussi cet exploit unique en son genre", soulignera le brave Si Ouali Aït Ahmed. R. Achour