Un groupe de terroristes, composé d'une vingtaine d'hommes armés, a ouvert le feu, jeudi, sur un fourgon de transport public à bord duquel se trouvaient huit Patriotes, exerçant comme agents de sécurité dans une société de gardiennage. Le terrorisme a encore frappé sauvagement en Kabylie. Il s'en est pris, cette fois-ci, à des agents chargés de gardiennage payant ainsi un lourd tribut. Jeudi matin, vers 7 heures du matin, tout près du village d'Ighil-Boulkadi, situé à la sortie de la ville de Souk El-Tenine, chef-lieu de commune relevant de la daïra de Maâtkas (25 km au sud du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou), à hauteur d'un coin isolé appelé communément la Décharge pour avoir servi jadis de lieu de dépôt d'ordures ménagères, un groupe de terroristes, composé d'une vingtaine d'hommes armés, a tendu une embuscade et ouvert le feu sur un fourgon de transport public à bord duquel se trouvaient huit Patriotes, exerçant comme agents de sécurité dans une société privée de gardiennage liée par contrat à la société canadienne SNC-Lavalin. Cette société canadienne, bien connue en Algérie pour avoir déjà réalisé l'important projet de raccordement des eaux du barrage de Taksebt vers les trois wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger, est actuellement chargée des travaux de raccordement des eaux du nouveau barrage hydraulique de Koudiet-Asserdoune, situé dans la wilaya de Bouira, vers les daïras de Draâ El-Mizan, Tizi Ghenif, Boghni et Ouadhias relevant du versant sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon des témoins oculaires qui ont tenu à garder l'anonymat, le fourgon de transport aurait subi deux attaques successives à deux cents mètres d'intervalle, où les terroristes l'ont fusillé littéralement en utilisant même un fusil-mitrailleur actionné à partir d'un talus sur un tronçon routier réputé très dangereux pour ce genre d'actions terroristes et généralement désert en cette heure matinale. Aux dernières nouvelles, les assassins ont pris tout leur temps pour commettre le carnage et se seraient même permis de filmer les scènes atroces de l'attentat à des fins de propagande. Le bilan de l'attentat est lourd, très lourd puisqu'il s'est soldé par la mort de sept des occupants du véhicule ciblé, tous des agents de sécurité qui devaient effectuer une relève dans un chantier itinérant basé aux Ouadhias, tandis qu'un huitième gardien de chantier et le chauffeur du fourgon de transport ont été blessés grièvement et laissés pour morts par les sanguinaires, précisent encore nos sources. Les malheureuses victimes ont été aussitôt transférées en direction des deux hôpitaux proches de Boghni et de Draâ El-Mizan où les deux blessés ont été opérés en urgence dans un état critique. Les armes des agents de sécurité, des kalachnikovs et des fusils à pompe, ont été prises par les terroristes qui se seraient scindés en deux groupes pour prendre la fuite du côté de Mechtras vers les maquis environnants de Tala-Guilef et surtout d'Ighil-Omenchar, connu de triste mémoire pour ses nombreux attentats perpétrés durant ces deux dernières décennies par les éléments du GSPC. Quelque temps après l'attentat, des hélicoptères de l'ANP, dépêchés dans la région, se sont mis à survoler toutes les contrées environnantes dans l'espoir de localiser le groupe criminel. Des renforts de l'Armée nationale étaient arrivés ensuite de Tizi Ouzou pour quadriller toute la région et effectuer ainsi une vaste opération de ratissage tout autour des villages de Ighil-Boulkadi, Tighilt-Mahmoud et Aït-Abdelmoumene, et ce, pour tenter d'arrêter les criminels qui ont eu apparemment tout le temps de s'évaporer dans la nature, et ce, à la faveur du relief montagneux très accidenté et des nombreux maquis situés le long de l'axe routier menant de Souk El-Tenine jusqu'à Mechtras. Renseignements pris, les malheureuses victimes étaient des anciens Patriotes ayant activé auparavant dans les rangs des Groupes de légitime défense (GLD) et résidaient tous à Sidi-Ali-Moussa, gros village relevant de la commune de Souk El-Tenine. Âgées entre 30 et 60 ans, les sept malheureuses victimes, Aribi Omar, Chaouadi Ramdane, Kadour Sadek, Rabhi Arezki, Renadi Amar, Sebbaâ Saïd et Takherboucht Ahmed, ont été inhumées hier à Sidi-Ali-Moussa, leur village natal après la prière du vendredi en présence des autorités locales et des milliers de villageois et de citoyens de la région indignés. “Et dire que ces valeureux fils de la région s'affairaient à garder les chantiers de réalisation des raccordements d'eau potable profitables à toute une région qui souffre du manque d'eau depuis plusieurs années et qui cultive le fol espoir de vivre une ère nouvelle avec tous ces nouveaux barrages hydrauliques érigés dans la région, et ce, en attendant encore le futur barrage de Souk n'Tleta, qui solutionnera définitivement le problème de la disponibilité de l'eau potable dans tous les villages environnants”, nous dira un élu communal, qui nous fera savoir aussi que les malheureuses victimes avaient l'habitude de rallier ensemble leur lieu de travail en ayant recours aux services d'un transporteur de Maâtkas. Enfin, il est à rappeler que les localités de Souk El-Khemis, Souk El-Tenine, Sidi-Ali-Moussa et Mechtras ont déjà payé un lourd tribut dans la lutte citoyenne contre le terrorisme.