Des retards ont été enregistrés mais ils sont plutôt habituels. De son côté, le syndicat des PNC prévoit de maintenir la pression sur la direction jusqu'à satisfaction de ses revendications. LLa grève de trois jours des stewards et des hôtesses de la compagnie aérienne française Aigle Azur a débuté hier dans les aéroports de Paris. Le débrayage organisé par le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) de Force ouvrière (FO) n'a, toutefois, pas eu un grand impact sur le déroulement des vols qui concernent en majorité l'Algérie. Des retards ont été enregistrés. Mais selon Denis Sanchez, représentant du SNPNC-FO Aigle Azur, joint par téléphone par Liberté, ces retards, plutôt habituels chez la compagnie, sont causés par les problèmes rencontrés sur les escales et la multiplication des contrôles au niveau des aéroports parisiens. S'agissant de la grève qui doit se poursuivre aujourd'hui à Lyon et demain à Marseille, notre interlocuteur assure qu'elle a été massivement suivie. Ce qui, d'après lui, a occasionné des perturbations en interne dans la mesure où la direction a été contrainte de remplacer dans l'urgence les personnels en arrêt de travail. 251 hôtesses et stewards (sur 1 200 employés) travaillent à Aigle Azur dans des conditions difficiles, estime Denis Sanchez. Pour lui, la grève s'est imposée comme un choix inévitable pour pousser la compagnie à agir dans l'intérêt de ses salariés. "Notre objectif n'est pas de plaquer les avions au sol et de faire du tort aux passagers", explique le délégué syndical. Parmi les revendications des PNC figurent "la fin du gel des rémunérations et la mise en place d'une nouvelle grille des salaires", une "augmentation de l'intéressement sur les ventes à bord" et la "création d'une prime d'ancienneté compagnie". Les stewards et les hôtesses demandent également "l'équilibrage des plannings" ou encore "l'arrêt immédiat du recours à l'emploi des PNC en intérim". Ils réclament en outre la renégociation de l'accord collectif passé en 2014. Denis Sanchez rappelle que cet accord, vivement dénoncé, a fait l'objet de pourparlers qui avaient tout d'un dialogue de sourds. Aujourd'hui, le syndicat estime que la compagnie ne doit plus se réfugier derrière de prétendues difficultés financières pour remettre aux calendes grecques le traitement des doléances de son personnel navigant. "Nous attendons maintenant des réponses concrètes sinon le mouvement va se durcir", menace M. Sanchez. Début aôut, il a appelé à une grève par intermittence jusqu'au 31 octobre prochain. "Si rien n'est fait, nous déposerons un nouveau préavis", annonce encore le syndicaliste. Pour l'heure, aucune prise de contact n'a eu lieu entre le SNPNC-FO et la direction d'Aigle Azur. M. Sanchez remarquera qu'un nouveau président-directeur général a été nommé le jour du dépôt du préavis de grève. Dans une déclaration à Liberté, le délégué général de la compagnie en Algérie, Yacine Benslimane a assuré, de son côté, que le programme des vols de la compagnie à destination de l'Algérie n'a pas été affecté par le mouvement de grève enclenché par une partie des hôtesses et stewards. Il nous a d'ailleurs expliqué que tous les vols sont maintenus et aucun ne sera annulé, indiquant que les éventuels retards qui peuvent être enregistrés quant à certains vols sont tout à fait habituels et n'ont aucun lien avec le débrayage. Pour rappel, 90% des dessertes d'Aigle Azur se font entre la France et l'Algérie. Les premiers vols datent de 2003. Au total, les avions de la compagnie font 300 allers-retours par semaine. S. L.-K