Dans sa réponse à la sollicitation de la CCI Mezghena d'Alger, un des fabricants de médicaments a énuméré une quarantaine de produits qui continuent d'être importés alors qu'ils sont fabriqués, et en quantités suffisantes, en Algérie. Sur instruction du ministère du Commerce, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) vient de prendre attache avec les producteurs locaux, tous secteurs d'activité confondus, pour qu'ils lui fournissent la liste des produits à interdire à l'importation si la production locale satisfait la demande nationale. Pour cela, les chambres de commerce et d'industrie (CCI) viennent de demander aux producteurs locaux de médicaments de chaque région de leur transmettre une liste de produits, par sous-position tarifaire, à bloquer à l'importation au cas où la production nationale peut satisfaire la demande nationale. L'objectif recherché est de réduire la facture du médicament et d'accompagner au mieux les industriels locaux. Dans sa réponse à la sollicitation de la CCI Mezghena d'Alger, un fabricant de médicaments a énuméré une quarantaine de produits qui continuent d'être importés alors qu'ils sont fabriqués, et en quantités suffisantes, en Algérie. Le premier argument qui justifie leur interdiction à l'importation est que ce sont des produits non essentiels, pour la plupart, et n'engendrent, de ce fait, aucun risque sur la santé du citoyen. Sur cette liste, figurent, en effet, des antiasthéniques (anti-fatigue), des produits contre la chute de cheveux, des antitussifs, des solutions nasales, des crèmes pour la peau dont des veinotoniques... Ce laboratoire cite même, à titre d'illustration, les "crèmes Biafine et Mebo, Madecasol... importées annuellement à coup de millions de dollars alors que les crèmes cicatrisantes produites localement inondent le marché algérien". Mieux, la fabrication de l'ensemble de ces produits est assurée par, au moins, une vingtaine de laboratoires. Ce qui constitue un autre motif pour bloquer leur introduction sur le marché national. Par ailleurs, ces médicaments viennent concurrencer de manière déloyale la production nationale qui a plus que jamais besoin de soutien et d'encouragement de la part des pouvoirs publics afin de développer davantage l'industrie pharmaceutique dans notre pays. Celle-ci couvre actuellement, faut-il le souligner, plus de 50% des besoins du pays depuis que le ministère de la Santé a établi des listes de médicaments interdits à l'importation. Preuve en est, la production locale n'a jamais été incriminée à propos des pénuries enregistrées sur le marché national. Car, ces raretés par intermittence de médicaments, notamment des anticancéreux, ont été le fait des importateurs au grand dam des malades. Dans son courrier, ce producteur indique que le médicament est soumis à un contrôle rigoureux par le laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques, que ce soit au moment de son enregistrement ou lors de la libération de chaque lot fabriqué. Ce n'est pas le cas des produits contenant des notices de prise en charge de maladies tels que ceux d'origine végétale ou présentés comme étant des cosmétiques, qui ne sont pas assujettis à ce contrôle. Ces produits constituent un danger pour la santé publique d'autant plus qu'ils ne sont pas classés comme des médicaments de confort et encore moins des médicaments essentiels. La majorité des produits proposés pour une interdiction à l'import, affirme ce laboratoire, n'est pas soumise à l'enregistrement par le ministère de la Santé. Ils ne sont pas concernés également par le programme limitant les quantités à importer tel que cela a été imposé au médicament fabriqué localement. La liste établie par cet opérateur économique révèle aussi quelques anomalies telles que les sirops qui sont des produits à base de plantes qui continuent à être importés concurrençant ainsi les producteurs locaux. Pis, les gouttes nasales importées sont remboursées tandis que celles produites localement en sont exclues ! B. K.