L'extension de la piste à 2 400 m permettra aux avions gros porteurs de s'y poser et de décoller et la création de lignes internationales. L'aéroport du 8-Mai-45 de Aïn Arnat, inauguré en mars 2002 par le président de la République, a été sujet à de nombreuses controverses, depuis sa dénomination, qui a fait couler beaucoup d'encre et exacerbé les passions, jusqu'à son exploitation, qui continue de focaliser l'attention et les interrogations de la population sétifienne. Celle-ci, sevrée d'informations, a tendance à entretenir une foultitude de spéculations, alimentées par les chapelles politiciennes. Sétif, carrefour de par sa position géostratégique, pôle économique et commercial incontournable, se devait d'avoir un aéroport, d'autant que cette wilaya compte un taux d'émigration parmi les plus élevés du pays. La réalisation de cet ouvrage a buté sur de multiples obstacles, en passant par trois étapes. La première ayant trait au lancement des travaux, en juin 1993, avec pour plan de charge la réalisation d'une piste longue de 1 600 à 2 000 m, d'une largeur de 30 à 45 m, en plus de l'édification d'une aérogare et de différentes structures d'accompagnement, dont le coût est de 117 milliards de centimes. Faute de rallonge d'une enveloppe budgétaire, les travaux ont cessé en août 1996. Ils reprennent en décembre 1997, avec la réalisation d'une piste de 1 925 m, et s'achèvement en juin 2001. Coût de l'opération, 160 milliards de centimes. L'exploitation a débuté le 2 mars 2002, avec la compagnie Khalifa Airways qui disposait d'une flottille de petits appareils type Atr72 et 42 qui faisaient la navette Sétif-Alger. Cela a créé une dynamique, à la grande joie des hommes d'affaires et des particuliers. Le crash du groupe Khalifa a eu pour conséquence l'arrêt des activités de l'aéroport durant plusieurs mois, avant que la compagnie Air Algérie ne reprenne les prestations, avec des navettes vers la capitale les samedi et mardi. Le trafic se fait au ralenti et les prix proposés sont plutôt dissuasifs. L'extension de la piste à 2 400 m permettra aux avions gros porteurs de s'y poser et de décoller. La création de lignes internationales apportera un plus à toute une région. Les travaux revenus à 47 milliards sont à un taux d'avancement de 80% et seront achevés fin mai 2005. Reste le problème des riverains (plus d'une quarantaine) de la localité de Khalfoun, à l'Est, et dont les habitations doivent être démolies et les habitants relogés ailleurs. Ces derniers ne sont pas satisfaits de leur indemnisation. Le wali de Sétif a installé une commission au niveau de la daïra de Aïn Arnat, pour réétudier tous les cas, et revoir à la hausse les sommes fixées. Les indemnisations varient selon la nature, l'état, la situation et la superficie des habitations. Certains ont perçu 36 millions de centimes, d'autres 42, et un autre a perçu la somme de 1 milliard et demi de centimes. À titre d'exemple, subsiste le problème du déménagement des écoliers, qui se fera pour des raisons pédagogiques à la fin de l'année scolaire, pour ne pas perturber leur scolarité. F. B.