Nos compatriotes nés en Algérie représentent 13,2% du total des 5 848 314 étrangers ayant choisi la France comme terre d'accueil. Dans l'ensemble, les émigrés représentent 9% de la population de l'Hexagone. Un tiers est composé d'Européens et un autre tiers de Maghrébins. Les Algériens sont talonnés par les Marocains qui composent 12,3% des émigrés. Suivent les Tunisiens avec un taux de présence de 4,5%. Une analyse comparative de l'Institut national français des statistiques et des études démographiques (Insee), diffusée récemment, rend compte par ailleurs de l'implantation précise de la population émigrée. Les Algériens sont, pour leur part, concentrés dans 4 régions du territoire, 2 au Nord, (les Hauts de France et la Normandie) et deux au Sud (Auvergne, Rhône-Alpes et Provence, Alpes-Côte d'Azur). 30% composent la population émigrée des Bouches du Rhône où se trouve la ville méditerranéenne de Marseille, 25% celle de la Loire, 20% celle du territoire de Belfort (Alsace) et des Ardennes. En Île de France, les Algériens représentent 17,5% des émigrés de la Seine Saint-Denis, 15,2% de ceux du Val-de-Marne, 14,2% dans les Hauts de Seine, 13,9% au Val d'Oise et 10% dans l'Essonne. Cette concentration qui n'a rien d'inédit renvoie à l'implantation traditionnelle des Algériens dans l'Hexagone depuis l'arrivée des premières vagues d'émigrés pendant la colonisation. Dans une précédente étude, l'Insee avait d'ailleurs relevé que les nouveaux contingents d'émigrés s'installent souvent dans les régions déjà peuplées par les membres de leurs communautés respectives. Des paramètres familiaux entrent ainsi souvent en jeu dans le choix des lieux de résidence. Ils supplantent les considérations professionnelles qui, d'ordinaire, poussent les émigrés à s'établir dans un endroit plutôt qu'un autre. Les enfants d'émigrés eux-mêmes, continuent à vivre, une fois majeurs, dans leurs lieux de naissance. Très souvent, cette concentration dénote l'absence de mobilité sociale. D'ailleurs, l'étude de l'Insee montre bien que les émigrés et leurs familles sont plus concentrés géographiquement que le reste des habitants. Les Algériens et leurs descendants habitent en majorité les grandes villes. Des localités comme Lille, Roubaix, Paris et sa région, Strasbourg, Grenoble, Lyon, constituent encore des foyers pour les Algériens de France. Ils avaient servi, il y a des décennies, de réceptacle à des milliers de travailleurs qui avaient été embauchés dans les mines, les usines de montage de voitures et les chantiers navals. En 2012, une étude du ministère français du Travail a révélé que 70% des émigrés algériens sont ou ont été des ouvriers. 45% de leurs descendants exercent la même activité. Le nombre de cadres chez les enfants d'émigrés algériens a été estimé, pour sa part, à 7,9%. S. L.-K.