Adepte du bicourant impressionniste et réaliste, l'artiste-peintre Mourad Tiaicht peint également l'espoir qu'incarnait l'ex-président Mohamed Boudiaf, ou plutôt le "F'nar" qui avait délogé l'obscurité de l'horrible nuit froide sortie de l'urne fatale du scrutin du 26 décembre 1992, où il ne suffisait que d'une marche du second tour pour que l'intolérance soit au pouvoir. Le visiteur à l'expo de Mourad Tiaicht est accueilli par le rituel de l'offrande d'une branchette de dattes tendres, mielleuses et d'un bol de l'ben du Tassili, en guise de bienvenue ! C'est le cérémonial, à l'instant même, où le regard du visiteur se pose sur l'éventail de toiles de "Bab El Kantara" dans l'oasis de la reine des Ziban. En ce seuil du désert, où la saveur du fruit de palmier est adoucie par le miracle de quatorze siècles de soleil, la datte est édulcorée au raisin dattier et à la figue d'Idhourar du Djurdjura ainsi que du rouge grenade d'ornement. Et à humer la brise qui souffle de l'Amirauté d'Alger et porteuse d'aromate, l'artiste-peintre Mourad Tiaicht nous réconcilie avec notre Sahara nourricier et son cérémonial de la S'biba de l'Ahaggar, célébré le jour de Achoura par les habitants du Tassili n'Ajjer à Illizi. C'est qu'il a des arguments l'artiste-peintre Mourad Tiaicht qui narre la fantasia à cheval ou à dos de chameau et le baroud d'honneur du noble targui du Hoggar, ce guerrier altier au service de la princesse Tin Hinan. Adepte du bicourant impressionniste et réaliste, l'artiste-peintre Mourad Tiaicht peint également l'espoir qu'incarnait l'ex- président Mohamed Boudiaf ou plutôt le "F'nar" qui avait délogé l'obscurité de l'horrible nuit froide sortie de l'urne fatale du scrutin du 26 décembre 1992, où il ne suffisait que d'une marche du second tour, pour que l'intolérance soit au pouvoir. Et à y voir le sourire rassurant de Si Tayeb El-Watani, on est tenté de boire à la jarre remplie à la source de l'espoir par une belle et prospère Berbère ! Mais peut-être bien qu'au-delà de l'esthétique et du beau, le message de l'artiste-peintre se veut un retour à l'authenticité où il fait bon voir les mains de l'Algérienne rouler dans une motte de couscous, comme le chantait le défunt Claude Nougaro : "Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine". D'où l'envie d'un ressourcement, où l'espoir s'auréole au-dessus d'une fillette à la plage, dont l'innocence angélique est aux antipodes de la polémique du burkini. Autre personnage d'obédience universelle, l'emprunt à Léonard de Vinci, du portrait de l'inaccessible La Joconde, ou Mona Lisa que l'artiste-peinte Mourad Tiaicht à paré de bijoux façonnés par les joailliers de Béni-Yenni. Pas dépaysée du tout, notre désormais Mona Lisa semble se plaire dans l'ouast-eddar d'une douéra à la z'niqa (venelle) des Frères-Racim (peintre et céramiste) aux côtés d'une "bent El-Casbah". C'est dire tout l'intérêt didactique qu'il y a à visiter l'expo de Mourad Tiaichat à la galerie Asselah-Hocine qui se tiendra jusqu'au 13 septembre. Prodigieux, l'enfant de Beni Amrane (Boumerdès) donne l'impression d'avoir tété l'art pictural au sein de sa maman : "L'art est en moi ! C'est un don de Dieu!", dit l'artiste-peintre Mourad Tiaicht. Louhal Nourreddine