Le secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), M. Lounès Ghachi, a animé, jeudi dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, une conférence avec des syndicalistes du paramédical, en présence de journalistes et correspondants de la presse nationale. L'objectif de la rencontre est de sensibiliser les paramédicaux de la région avant l'installation d'un conseil de wilaya du SAP et de se préparer pour la réunion du conseil national des paramédicaux devant se tenir tout prochainement à Alger. Il y sera débattu de ce qui est advenu de l'examen du PV dudit conseil, ayant trait notamment au statut particulier des paramédicaux et au régime indemnitaire, remontant à mai 2008, mais non appliqué à ce jour. À cette occasion, le SAP s'enquerra également de ce qui en est de la négociation entre la fonction publique et le ministère de la Santé quant au dit statut, dénoncer les mesures antiréglementaires de suspension de paramédicaux, laissés sans salaires depuis près de deux années, alors que la logique voudrait que tout concerné dans un tel cas de figure ait droit d'abord à une convocation, à un avertissement, à un conseil de discipline, au lieu du recours intempestif à des sanctions antiréglementaires. Pour le cas du secrétaire général du bureau de wilaya du SAP, exerçant au CHU de Tizi Ouzou, ainsi que pour ceux des structures de santé dans d'autres wilayas, les intervenants appellent à la constitution d'une commission d'enquête pour déterminer le degré de faute, si faute il y a, et les raisons ayant conduit à ce genre de mesures auxquelles s'adonneraient des gestionnaires d'établissement de santé aussi bien à Tizi Ouzou que dans d'autres wilayas du pays. Des syndicalistes du SAP, notamment à Jijel, Tlemcen, Chelghoum Laïd (Mila), Collo, Constantine, seraient également victimes de mesures similaires, à en croire M. Ghaghi, qui déplore le mutisme des DSP, des gestionnaires de CHU et surtout du ministre de la Santé qui n'a rien fait pour dénouer la crise. Le secrétaire général du SAP dira que la rencontre d'Alger déterminera les décisions à prendre pour faire entendre leur voix, s'il faut par exemple opter pour une grève limitée dans le temps ou aller pour un débrayage illimité. “En vue d'obtenir la satisfaction du minimum de nos revendications, telles que l'amélioration des situations socioprofessionnelles des paramédicaux, ce qui ne relève pas de l'impossible”, selon M. Ghachi. Ce dernier a également regretté “l'incompétence et l'ignorance” des gestionnaires d'établissement de la santé, de tout ce qui est en rapport avec la réglementation, “d'où leur acharnement contre les syndicalistes, démontrant par là leur peur du syndicat car, souvent, ils ont des choses à cacher et à se reprocher”. La maturité du SAP, lancé en 2004/2005, a fait qu'il est aujourd'hui la cible des gestionnaires qui veulent le casser, ajoute M. Ghachi, relevant : “C'est ce qui explique les révocations de nos syndicalistes, en violation de la loi. Certes, nous sommes là pour travailler dans la complémentarité (médecins, gestionnaires, paramédicaux) ; nous optons toujours pour le règlement des problèmes à l'amiable, mais nous ne cesserons pas de lutter pour protéger notre syndicat, dans le respect des lois et ce, malgré le harcèlement et les intimidations que nous subissons de la part de certains gestionnaires, depuis notamment notre mouvement de grève en 2008.” Des intervenants, représentants du conseil de wilaya du syndicat, ont déploré que “pour passer une demande d'audience au ministre de la Santé, il faut user d'un préavis de grève…”. Ils ont appelé dans ce contexte à opter, d'ores et déjà, pour la forme de protestation à mener et qu'autorise la loi en vue d'obtenir la réintégration légitime de leurs camarades syndicalistes du SAP, tel que le secrétaire général du bureau des paramédicaux du CHU de Tizi Ouzou, “suspendu et laissé, lui et son épouse, sans indemnités depuis 23 mois, pendant que les promesses du ministre de le rétablir dans son poste sont restées à ce jour, lettre morte”, regrettent-ils.