Pour rappel, la fermeture du journal intervenue suite au décès du directeur de la publication, Bachir-Chérif Hacène, est également contestée par ses journalistes et ses employés qui ont organisé récemment un sit-in de protestation. Le juge des référés du tribunal de Sidi M'hamed a statué, hier, à Alger, sur la forme à la "demande d'intervention volontaire" introduite par les héritiers de feu Kheireddine Ameyar en prononçant la dissolution avec désignation d'un liquidateur du quotidien national La Tribune, fermé depuis le 9 août dernier. Ayant été, ainsi, déboutés, les héritiers Ameyar, devenus principaux associés avec 46% du capital social dans la Sarl Omnium Maghreb Press (OMP), l'entreprise éditrice, se disent "anéantis" par cette décision. En effet, Mme Taous Ameyar, veuve de Kheireddine, fondateur du journal La Tribune qui a eu gain de cause, en dernier ressort, suite à des procédures judiciaires, entamées il y a plus de 16 ans, a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle fait état de sa consternation : "Est-ce que le juge du référé, juge du provisoire, qui ne statue que dans l'urgence et qui ne peut examiner les conditions exigées par la loi peut prononcer la dissolution d'une société ?", s'interroge-t-elle. Ayant saisi le juge des référés afin de rendre "irrecevable" la mise en liquidation judiciaire entachée, selon elle, d'un "vice de procédure", Mme Ameyar estime que le prononcé du tribunal "est d'autant plus choquant que la loi impose des conditions strictes pour parvenir à cette limite extrême qui fait perdre leurs emplois à des dizaines de travailleurs chargés de familles. (...) Naïvement, nous avions pensé que le juge du référé pouvait pour le moins déclarer l'affaire irrecevable, voire se déclarer incompétent". Et pourtant, le magistrat a, bel et bien, ordonné, contre toute attente, la dissolution de la Sarl OMP avec désignation d'un liquidateur. Il faut rappeler, enfin, que cette fermeture, intervenue suite au décès du directeur de la publication, Bachir-Chérif Hacène, est également contestée par le collectif du quotidien qui a organisé récemment un sit-in à Alger, à la maison de la presse Tahar-Djaout où se trouve précisément le siège du journal. "Quelles que que soient les raisons invoquées pour justifier cette liquidation, nous réitérons énergiquement notre attachement à la sauvegarde du titre La Tribune : outil de travail et employeur d'une soixantaine de travailleurs, tous corps confondus", a-t-il été mentionné dans un communiqué de presse diffusé au sujet de cette "mise à mort" décidée, rappelle-t-on, par deux associés minoritaires en l'occurrence messieurs Chérif Tifaoui et Djamel Djerrad qui, eux, ne détiennent que 18% de parts sociales. Mohamed-Chérif Lachichi