La Kabylie célébrera dans deux jours le 25e anniversaire du Printemps berbère et le 4e anniversaire de ce qui est appelé communément le Printemps noir. Après l'appel lancé, avant-hier, par les délégués des archs, hostiles au dialogue engagé par une autre frange de ce mouvement avec le Chef du gouvernement, à une grève générale et à des marches populaires à travers la Kabylie, c'est au tour du MCB d'appeler la population “à rejoindre massivement” la marche d'après-demain. Prévue sur son itinéraire traditionnel, soit de l'Université de Hasnaoua à la place de la Mairie à 10h, cette marche se veut un “moment de fidélité aux martyrs et aux principes de notre cause”, note le MCB dans un communiqué rendu public. “De manœuvres en manipulations, le pouvoir et ses relais se démasquent. Ni Yennayer, ni l'enseignement, ni l'officialisation de notre langue ne sont à l'ordre du jour. La tragédie qui a suivi le 21e anniversaire du Printemps amazigh n'a connu ni sanction, ni même, demande de pardon ; l'impunité en Kabylie devant servir d'appât à l'amnistie en Algérie”, écrit le MCB avant d'ajouter plus loin que “la Kabylie a résisté et résistera. Nos traditions de lutte sont imperméables à la corruption et notre avenir ne sera pas dicté par la répression”. De leur côté, de nombreuses associations d'Alger dont Planète Verte, Da Lmulud, Relais culturel et Amzal Kamel ont également lancé un appel à la population pour rejoindre la marche de Tizi Ouzou. Dans un communiqué, ces associations notent que “la Kabylie fera barrage aux manœuvres et autres manipulations du pouvoir”. “Belle et rebelle, elle restera sur la ligne frontale de la revendication démocratique. De son avenir dépend celui de l'Algérie”, écrivent-elles. Même les partis politiques se sont mis de la partie. Alors que le FFS mobilise ses troupes et envisage plusieurs activités, le RCD en fait autant. À l'invitation de la coordination estudiantine de Tizi Ouzou, Saïd Sadi anime une conférence, aujourd'hui, à l'Université de Tizi Ouzou en sa qualité de l'un des principaux animateurs et l'un des détenus du mouvement de 1980. Bref, ils sont nombreux à s'affairer pour faire de ce 20 avril, un véritable rendez-vous avec l'Histoire. Reste seulement à savoir quel sera le degré d'adhésion de la population, laquelle semble lassée et dont il faut sans doute un trésor d'imagination pour la remobiliser. K. K.