Les divergences apparues au sein des archs ont laissé des traces. Contrairement aux années précédentes, cette fois, c'est dans un décor de démobilisation générale que les Bouiris ont célébré le double anniversaire des Printemps berbère et noir. En effet, les divergences apparues au lendemain de l'appel du pouvoir au mouvement citoyen pour un dialogue en vue d'une véritable solution à la crise de Kabylie, entre les différentes tendances du mouvement citoyen, n'ont pas été sans conséquences sur les foules d'antan. Hier à Bouira, chacun est allé de son initiative pour célébrer à sa manière le 25e anniversaire du Printemps berbère, et le 4e du Printemps noir. Ainsi, pour les délégués antidialoguistes, qui se déclarent opposés au dialogue tel que mené par le pouvoir avec leurs ex-camarades traités de tous les noms d'oiseaux, le paquet a été mis depuis plusieurs jours pour la réussite et l'organisation d'une marche au chef-lieu de wilaya. Celle-ci n'a au fait drainé que quelque 500 personnes. Du stade du centre-ville en se rendant au siège de la wilaya, la foule encadrée par quelques délégués, scandait des slogans hostiles au pouvoir. De son côté, l'autre tendance qui a pris part au dialogue actuel avec le gouvernement, a organisé un meeting populaire à la place des Martyrs. Devant une assistance clairsemée, les délégués de Raffour, El Asnam et Taghzout ont tour à tour pris la parole pour expliquer leur démarche et examiner l'ensemble des «acquis» arrachés lors du dialogue avec le gouvernement. Pour ces derniers, la démarche se veut une réplique à la volonté du pouvoir de trouver une solution définitive à la crise de Kabylie. La démobilisation générale est à relever cependant dans les régions berbérophones qui ne se font pas prier habituellement pour célébrer dignement cette date historique et symbolique. En effet, hormis quelques activités culturelles tels les galas et les expositions organisés dans les enceintes scolaires, aucune grève ni marche n'ont eu lieu dans ces localités.