Le secteur de l'eau ne sera pas privatisé, mais sa gestion sera juste déléguée, dans le cadre de la nouvelle loi sur l'eau, à des partenaires étrangers qui maîtrisent la haute technologie et les systèmes modernes de gestion, a assuré hier à Alger le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal. “Il n'y aura pas de privatisation du secteur de l'eau. La nouvelle loi prévoit juste l'application du système de concession en matière de gestion de la distribution de l'eau”, a indiqué M. Sellal alors qu'il présentait le projet de cette loi aux membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). “C'est uniquement la gestion du service public qui sera déléguée. La tarification de l'eau, quant à elle, restera toujours une prérogative de l'Etat”, a-t-il précisé. “Les bénéficiaires des contrats de concession seront des partenaires des instances publiques de gestion de l'eau et n'auront pas le droit de s'ingérer dans les prix”, a-t-il encore expliqué en réponse aux députés qui semblaient inquiets quant à une éventuelle augmentation de ces prix du fait de la libéralisation attendue de ce secteur. Les tarifs actuels de l'eau restent tout de même “très loin des coûts réels” de l'exploitation de cette ressource, selon M. Sellal qui a déclaré à des journalistes qu'en dépit de cet écart qui revient cher à l'Etat, “le prix du m3 d'eau ne connaîtra pas une nouvelle augmentation après celle de janvier dernier”. Outre l'introduction de la concession dans la gestion de l'eau qui constitue “une réforme radicale”, selon M. Sellal, le nouveau projet de loi sur l'eau, qui vient remplacer celle de 1983, porte également sur la réactivation du rôle de la police des eaux, la promotion des ressources hydriques dites non conventionnelles telle l'eau dessalée, ainsi que sur la limitation du gaspillage de l'eau à travers des mesures coercitives.