Exception Une fois n?est pas coutume, les députés de la Chambre basse du Parlement ont sévèrement critiqué ce projet de loi. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a eu bien du mal à convaincre les députés du bien-fondé du projet de loi sur l?eau qu?il a présenté, hier lundi. Dans leur majorité, les députés ont exprimé leurs craintes de voir les prix de l?eau se libéraliser à l?avenir avec la formule de la gestion déléguée prévue par le texte. Certains sont allés jusqu?à qualifier ce système de concession de «privatisation masquée» du secteur des ressources en eau et d'«atteinte aux droits de l'Homme qui considèrent l'eau comme un droit universel commun et non pas comme un produit économique susceptible de spéculation». Outre l?opposition traditionnelle incarnée par le PT, qui n?y est pas allée par trente-six chemins pour rejeter catégoriquement ce projet, des députés de la coalition gouvernementale ne se sont pas empêchés de critiquer particulièrement l?article relatif à la concession. Ainsi, le député du FLN, Abdelhakim Fenni a estimé que l?implication des opérateurs privés dans la gestion de l?eau signifie une augmentation «évidente» des tarifs de cette ressource. C?est pourquoi, il a plaidé pour l?intervention de l?Etat pour «garantir la capacité des citoyens d?acquérir l?eau». Pour leur part, les députés du MSP ont réclamé un «débat national sur le projet avant son vote à l?APN». Sans se montrer critique, le député du RND, Lakhdar Madhi a proposé la réduction des taxes sur l'eau, seule alternative, selon lui, à une détérioration certaine du pouvoir d'achat des citoyens. Répondant aux critiques et interrogations des députés, le ministre des Ressources en eau a affirmé qu?il n?est nullement question de privatiser le secteur de l?eau. «Il s?agit seulement de déléguer sa gestion à des partenaires étrangers qui maîtrisent la haute technologie et les systèmes modernes de gestion», a-t-il tenu à préciser, avant d?ajouter : «Les bénéficiaires des contrats de concession n'auront pas le droit de s'ingérer dans les prix de l?eau.»