Deux jours consécutifs, la RN9 reliant la wilaya de Béjaïa à Sétif est demeurée fermée à la circulation au centre-ville de Souk El-Tenine. Au même titre d'ailleurs que le siège de la daïra, mis sous scellés par les pré-bénéficiaires de logements sociaux. Même la nuit, l'axe routier est maintenu fermé à la circulation par les manifestants. C'est dire que ces derniers ne décolèrent toujours pas. Ils continuent à réclamer mordicus la remise des clés de leurs logements, censés être livrés. Cette action extrême des pré-bénéficiaires sur cet axe à grand trafic routier n'est pas sans conséquence sur les usagers. De nombreux automobilistes empruntant cette voie de communication, pris au dépourvu par sa fermeture inattendue, ont été, selon des sources locales concordantes, contraints de passer la nuit dans leur véhicule la nuit de lundi à mardi. Il y a lieu de rappeler que le mois de février dernier ce sont les demandeurs de logements sociaux "exclus de la liste des pré-bénéficiaires" qui avaient procédé à la fermeture de la même Route nationale pendant deux jours d'affilée après l'affichage de la liste de 197 pré-bénéficiaires par l'administration. Ces protestataires dénoncent la commission d'attribution de logements d'avoir, selon eux, fait bénéficier des personnes étrangères à leur commune et d'avoir élaboré la liste des pré-bénéficiaires dans "l'opacité" avant de la rendre publique par voie d'affichage. Face à la grogne de la rue, qui avait suivi l'affichage de la liste des pré-bénéficiaires, le wali de Béjaïa, selon des sources locales, a ordonné à l'administration de la daïra d'annuler purement et simplement ladite liste et de procéder de nouveau à la révision de l'étude des dossiers des demandeurs. Mais c'était sans compter sur la réaction prévisible des pré-bénéficiaires, qui attendent, eux, la remise des clefs. Effectivement, comme il fallait s'y attendre, ce sont ces derniers qui ont investi, depuis avant-hier, la rue pour procéder à sa fermeture ainsi qu'à celle du siège de la daïra. Pour les protestataires, ont indiqué certains d'entre eux, ils ne sont pas contre la révision de la liste des pré-bénéficiaires pour enlever "les privilégiés" mais contre la remise en cause de toute la liste des pré-bénéficiaires par son annulation. La reprise depuis le début de l'étude de tous les dossiers des demandeurs de logements sociaux prendra, soutient-on, beaucoup de temps qui, indubitablement, pénalisera les nécessiteux qui, eux, sont lassés d'attendre d'avoir un toit digne de ce nom. À signaler que jusqu'à hier, nous dit-on, aucune autorité n'a cherché à prendre langue avec eux pour le dénouement de ce problème. L. OUBIRA