Il régnait une grande émotion samedi après-midi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou où s'est déroulé un grand gala artistique en hommage à ce grand militant de la cause berbère et de la démocratie qu'est Saïd Boukhari. L'initiative revient au collectif de solidarité créé tout récemment pour venir en aide à ce militant sincère de la première heure, atteint d'un cancer. En fait, ce comité composé d'amis du malade et d'anciens militants du MCB est né au lendemain de l'annonce de cette fâcheuse maladie et ce dans le but d'aider "Dda Saïd" et sa famille à surmonter cette dure épreuve. Et à l'occasion, les initiateurs d'un tel gala tenaient à saluer "l'élan de solidarité multiforme exprimé en direction de Dda Saïd et sa famille, les efforts fournis pour une meilleure prise en charge médicale du malade, la disponibilité des pouvoirs publics à optimiser cette action et également l'adhésion spontanée des milieux artistiques à toutes les actions entreprises". D'ailleurs, ce fut dans ce sillage qu'a été organisé ce concert d'avant-hier, en présence de nombreux amis, de la famille du concerné et d'une grande pléiade d'artistes qui ont répondu favorablement à l'appel du comité de soutien composé, notamment de Hacène Ahres, Malika Domrane, Ali Meziane, Abdelkader Sahel, Dahmani Belaïd... La rencontre a été aussi marquée par de nombreux témoignages de ses amis à l'image du militant Saïd Khellil qui, à l'occasion, a déclaré que "c'est avec une grande émotion que nous nous sommes réunis aujourd'hui pour rendre hommage à notre camarade et ami Saïd Boukhari, un militant de la première heure. Déjà lycéen, il a été toujours à nos côtés dans tous les combats pour la liberté, pour tamazight et la démocratie. C'est la moindre des choses que de lui témoigner notre reconnaissance et notre soutien indéfectible face à cette épreuve très dure qu'il affronte avec le courage qu'on lui a toujours connu et la bravoure d'un militant sincère". De son côté, le professeur et chercheur universitaire Saïd Chemakh, l'un des principaux initiateurs de ce collectif de solidarité avec Saïd Boukhari a ajouté que "nous avons décidé de cette activité en tant que comité pour soutenir notre frère Saïd Boukhari en ces moments difficiles. C'est aussi une forme de reconnaissance pour son long combat pour les droits de l'homme, pour tamazight et les libertés démocratiques". C'est dire que Saïd Boukhari, digne fils du village de Bouarfa dans la commune de Maâtkas, qui a consacré toute sa vie à l'enseignement notamment à Tigzirt, où il aspirait à profiter d'une retraite certainement bien méritée avant d'être surpris par cette maladie contre laquelle il lutte énergiquement avec son tempérament de feu, lui que ses compagnons de lutte ont toujours surnommé ... "Saïd, la voix des sans-voix" ! K. Tighilt