Les qualificatifs ne suffisent pas pour décrire l'état de dégradation dans lequel se trouve la Transsaharienne, ou encore la route de l'Unité africaine évoquée à chaque évènement économique et commercial dans le Sud, eu égard à l'importance qu'elle revêt. Si les autorités du pays trouvent chaque fois des justifications peu convaincantes aux dégâts occasionnés par cette dégradation, il n'en demeure pas moins que l'état de délabrement de cet axe routier a fait réagir la société civile qui se mobilise pour dénoncer, haut et fort, le laxisme des autorités compétentes et crier sa colère face aux accidents mortels dénombrés quotidiennement sans pour autant inquiéter le pouvoir en place. Une pétition, signée par 110 associations activant dans les communes de Tamanrasset, In Salah et In M'guel, sera remise prochainement au bureau du ministre des Travaux publics et des Transports. L'auteur de cette initiative, le président de l'association caritative El Ihssane, indique que des rapports peu reluisants et une cartographie des points noirs signalés sur la RN1 seront joints à cette correspondance signée dans l'urgence. Le député, Mohamed Babaâli adhère à cette démarche et affirme que le problème des routes reliant Tamanrasset à Ghardaïa, Tamanrasset à Tin Zaouatine et Tamanrasset à In Guezzam sera soulevé lors des prochaines plénières à l'APN. Cependant, les usagers qui ne cessent d'essuyer des pertes humaines et matérielles ne croient qu'au concret. Devant cet état de fait, certains d'entre eux ne jurent que par le départ des responsables de cette wilaya. "Deux wilayas, dont une déléguée (Tamanrasset et In Salah, ndlr) ne peuvent pas assurer l'entretien des routes ou encore revêtir les quelque 400 kilomètres dégradés ! C'est malheureux. Je pense que leurs responsables doivent tous démissionner", fulmine Abdellah S., activiste sur les réseaux sociaux. Optimiste, Abdelkrim B. opérateur touristique à Tamanrasset, revient sur les dernières déclarations du wali qui fait du maillage routier l'une de ses priorités. "Comme il est visiblement outré par l'état de la route Tamanrasset-In-Guezzam qui est, elle aussi, dans un état de dégradation avancé, il compte lancer les travaux des tronçons inachevés, notamment ceux reliant Silet à Tin Zaouatine et Silet à Timiaouine". Las des promesses sans lendemain, les automobilistes, les transporteurs de marchandises particulièrement, attendent sur des charbons ardents l'épilogue d'une longue souffrance. Pour rappel, le ministre des Travaux publics avait décidé, en mars 2016, de réviser l'organisation des maisons cantonnières par la mobilisation des moyens humains et matériels pour assurer des interventions promptes et épargner la dégradation des axes routiers. Le ministre d'alors, Abdelkader Ouali, avait même indiqué que la RN1, dans sa tranche reliant sur 1257 km les villes d'In-Salah et d'In-Guezzam, devrait connaître l'installation, tous les 200 km, de maisons cantonnières. Cependant, rien n'a été fait depuis. RABAH KARECHE