Les associations d'aide aux étudiants croulent sous les demandes d'aide. Beaucoup d'inscrits sont arrivés d'Algérie avec des attestations d'hébergement qui leur ont été délivrées uniquement pour appuyer leurs demandes de visa. Les associations communautaires d'aide aux étudiants en France tirent la sonnette d'alerte. Elles sont destinataires cette année d'un nombre considérable de demandes d'aide à la recherche d'un logement, émanant des nouveaux inscrits algériens dans les universités françaises. Les représentants de l'Union des étudiants algériens de France (Uneaf) se disent submergés par les requêtes. Celles-ci proviennent pour la plupart d'étudiants arrivés sur le territoire français, munis d'attestations d'hébergement qui leur ont été délivrées uniquement pour appuyer leurs dossiers de visa. "L'imposition cette année par l'ambassade de France d'une avance de 30% sur les frais de réservation d'hôtel a contraint beaucoup de demandeurs de visa à recourir à des personnes qui résident en France, pour leur fournir les fameuses attestations. Certains d'ailleurs n'ont pas hésité à profiter de la détresse des étudiants en leur réclamant une rétribution financière de l'ordre de 250 euros pour chaque attestation parfois", explique à ce sujet un responsable de l'Association des Algériens des deux rives et leurs amis (Addra). Cette ONG a reçu, dimanche dernier, énormément de monde dans ses locaux, à l'occasion d'une première journée d'information sur les dispositifs d'assistance estudiantins, en matière d'accès au logement notamment. Parmi les présents, certains ont avoué avoir été victimes de tentatives d'escroquerie de la part de sites de hameçonnage qui leur ont proposé des colocations au rabais, mais fictives. À Addra, les responsables demandent surtout aux étudiants de se méfier des offres de sous-location, provenant de compatriotes peu scrupuleux. "Il existe une sorte d'abus communautaire qui permet à certains Algériens, ici en France, de se faire de l'argent en exploitant la détresse des étudiants, à travers le travail au noir, par exemple", affirme un militant associatif. Sensibilisé par le sort des étudiants algériens et leur difficulté à se loger, l'Union nationale des étudiants de France (Unef) s'est engagée auprès de l'Uneaf, à aider les nouveaux inscrits, en les accompagnant, notamment dans leurs démarches auprès de la Caisse d'allocations familiales (CAF) qui finance partiellement les loyers étudiants. "Les étudiants arrivent d'Algérie sans aucune connaissance préalable des conditions relatives à leur séjour ni du fonctionnement des administrations. Beaucoup ignorent la législation et ne savent même pas ce qu'il faut présenter comme documents au niveau des préfectures, afin de se faire délivrer un titre de séjour. Campus France, qui les sélectionne, ne les informe pas de toutes les démarches para-universitaires. En France, les autorités consulaires algériennes ne font pas également leur travail", s'élève-t-on à Addra. Samedi prochain, l'association organisera, de nouveau, une rencontre d'information pour les nouveaux étudiants. Selon nos sources, certains ne cherchent pas seulement un logement mais une prise en charge globale car ils sont dans le dénuement. Des colis alimentaires sont d'ailleurs distribués chaque mois aux plus nécessiteux. Il est à noter que la France accueille annuellement des milliers d'étudiants algériens. La plupart arrivent en Hexagone via Campus France. Mais certains s'aventurent seuls, se font inscrire à l'université, mais ne parviennent pas à régulariser leur situation administrative, ce qui les exclut de tous les dispositifs d'assistance financière aux étudiants, y compris de l'aide au logement. S. L.-K.