Une équipe de chercheurs archéologues, qui a entamé ces derniers jours une fouille de prospection sur le site de Zemmouri El-Bahri, a mis la main sur une pièce de monnaie datant de l'époque romaine. Le site archéologique de Zemmouri El-Bahri ne finit pas de surprendre. Après les vestiges datant de l'époque médiévale découverts en 2007, l'équipe de chercheurs archéologues qui a entamé ces derniers jours une fouille de prospection sur le site a mis la main sur une pièce de monnaie datant de l'époque romaine. Les résultats de ces travaux de prospection ont été présentés avant-hier à la presse en présence du wali de Boumerdès, Abderrahmane Madani Fouatih, et du directeur de la culture. Cette nouvelle et importante découverte renforce la thèse d'une présence romaine sur les lieux, comme l'avaient toujours soutenu certains experts. "Ce site s'appelait Rusubikari à l'époque romaine et fut un important comptoir de négoce à l'époque des Phéniciens en raison de sa prospérité", nous a indiqué Ammi Rabah de l'association Souagui, précisant qu'au XXe siècle, Ibn Haouqal raconte la dimension et l'importance de ce pôle économique qui portait le nom de Port-aux-Poules (Mers Eddadjadj) avant de devenir durant l'époque romaine Rusubikari, Courbet-Marine lors de l'invasion française, puis Zemmouri El-Bahri à l'indépendance du pays. Pour Nachar Khadidja, professeure à l'institut archéologique qui a dirigé l'équipe de chercheurs dépêchée sur le site par le ministère de la Culture, cette découverte est extrêmement importante. "Nous attendons l'autorisation pour les fouilles afin de connaître davantage le site, car pour le moment nous avons fait une opération de prospection et de nettoyage qui a permis de découvrir de nombreux vestiges dont des structures d'habitations datant de l'époque médiévale, sans parler d'autres fragments de jarres, de lampes, des poteries qui s'ajoutent aux 15 jarres découvertes en 2007 sur le même site", a-t-elle indiqué. Pour sa part, l'archéologue Dr Hanafi Aïcha a indiqué que "le site de Zemmouri est le premier site datant de l'ère islamique découvert après l'indépendance du pays, car celui de Qalâat Beni Hammad a été révélé à l'époque française". Et de renchérir : "Cette première opération de prospection permettra d'établir un dossier qui sera soumis au ministère de la Culture pour nous donner l'autorisation d'entamer des fouilles." Pour un archéologue d'Alger qui a participé à cette opération de prospection, "nous sommes devant l'un des plus importants sites archéologiques du pays, le site de Zemmouri El-Bahri continue de nous surprendre avec ses trésors, bien que nous n'ayons pas encore commencé la fouille en profondeur". Quant au wali de Boumerdès qui a suivi de près cette prospection, il a précisé que cette découverte revêt une importance capitale pour l'écriture et la connaissance de notre histoire. Pour rappel, ce sont des bénévoles, de simples citoyens, à leur tête Ammi Rabah de l'association Souagui, qui avaient toujours appelé la protection de ce site de 6 ha que les autorités de l'époque ont décidé de lotir. Personne ne voulait les entendre. Il a fallu que l'agence foncière de la wilaya de Boumerdès entame en 2006 les travaux de viabilisation du site pour que l'alerte soit donnée. Ce sont les conducteurs d'engins de travaux publics qui ont signalé la présence de vestiges et fragments historiques. Les autorités décident alors de suspendre les travaux, alors que le ministère de la Culture envoie une équipe composée de cinq archéologues pour évaluer le niveau de la découverte. Le site non clôturé a été ensuite été abandonné avant qu'il ne soit classifié par décret le 8 juin 2016. M. T.