C'est à la suite de travaux effectués par des engins de travaux publics pour le compte de l'AGF, en vue de tracer un lotissement, que cette cité antique fut découverte. Les autorités décident alors de suspendre les travaux alors que le ministère de la Culture envoie une équipe composée de cinq archéologues pour évaluer le niveau de la découverte. Le classement du site de Zemmouri-el-Bahri comme patrimoine national culturel serait imminent. En attendant, le site doit d'abord être ajouté sur la liste supplémentaire des biens culturels de la wilaya de Boumerdès comme le veut la réglementation. “La commission de wilaya, qui s'est réunie récemment, a donné son aval et c'est au wali maintenant de décider du devenir du site”, nous a affirmé M. Khaldi, directeur de la culture, qui a invité déjà ses services à procéder à la clôture du site s'étendant sur 5 hectares. Quant au lotissement de l'AGF et ses 200 lots de terrain déjà vendus au niveau du site, rien n'a encore filtré sur leur devenir. Pour Mme Bendou, archéologue et chef de service au niveau de la direction de la culture, le site est d'une importance extrême compte tenu des découvertes faites. “Dommage qu'on a laissé dans les années 1980 construire déjà sur l'autre partie du site qui renferme d'importantes richesses”, a-t-elle déploré. Pour rappel, c'est à la suite de travaux effectués par des engins de travaux publics pour le compte de l'AGF en vue de tracer un lotissement que cette cité antique fut découverte. Les autorités décident alors de suspendre les travaux alors que le ministère de la Culture envoie une équipe composée de cinq archéologues pour évaluer le niveau de la découverte. L'équipe sera soutenue dans son travail par le président de l'association Souiga, à l'origine de plusieurs autres découvertes archéologiques dans la wilaya. Et c'est ainsi qu'on a découvert des murs composés de pierres et de tuiles rouges attestant qu'une ville datant de l'époque islamique se trouvait sur ce site. On a également découvert plus de 15 grandes jarres qui servaient au stockage de produits alimentaires, ce qui explique qu'une population assez importante a vécu sur le site. Des lampes à huile ont été également trouvées, dont certaines datent de l'époque romaine, ainsi que des débris divers notamment des fragments de cruches et autres objets portant des gravures. Selon M. Rabhi, chef de la mission des archéologues envoyée par le ministère de la Culture, le site a été déjà répertorié par le célèbre archéologue français Stephane Gsell dans l'Atlas, alors qu'Ammi Rabah a affirmé que “ce site s'appelait Rusubikari à l'époque romaine et fut un important comptoir de négoce à l'époque des Phéniciens en raison de sa prospérité”. “Au XXe siècle, Ibn Haouqal raconte la dimension et l'importance de ce pôle économique qui portait le nom de Port-aux-poules avant de devenir durant l'époque romaine Rusubikari, Courbet-Marine lors de l'invasion française, puis Zemmouri-el-Bahri à l'indépendance du pays”, précise encore Ammi Rabah. Par ailleurs, nous avons appris que la commission de wilaya des biens culturels a inscrit sur sa liste le phare de Bengut, le mausolée de Bey Mohamed de Tidjellabine, appelé couramment Goubet Edhebah, les deux mausolées d'Ouled Boumerdès ainsi que celui de Sid Ahmed Bel Abbès de Zemmouri. M. T.