Après une pause estivale qui a éloigné certains de ses membres de la scène nationale, l'intersyndicale autonome a signé la reprise de ses activités, hier, par une réunion qui s'est tenue au siège de l'Unpef, au cours de laquelle deux résolutions principales ont été retenues. D'abord, l'organisation d'une journée d'étude sur le pouvoir d'achat, le 14 octobre, en présence de spécialistes, en vue de débattre du programme d'action présenté par le nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et, particulièrement, de la place du pouvoir d'achat dans ce programme. À l'unanimité des représentants de plusieurs secteurs de la Fonction publique, notamment l'administration, la santé, l'éducation et les imams, la formation professionnelle et l'enseignement supérieur ayant pris part à cette rencontre, il a été décidé la reprise des actions de protestation, dont la nature et la date seront annoncées à la prochaine rencontre de l'intersyndicale qui est programmée pour le 28 octobre prochain. "Tout le monde était pour la reprise de la protestation. Une batterie d'actions y sera annoncée, étant donné que tous les dossiers soulevés restent en suspens et aucun n'a trouvé de solution", nous a confié, en résumant l'ambiance qui a régné lors de cette réunion, Meziane Mériane, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapeste). Les syndicats autonomes ont rappelé, dans ce sens, que la dernière réunion de l'intersyndicale s'était tenue au moment où le Premier ministre sortant, Abdelmadjid Tebboune, avait tenu un discours d'ouverture au dialogue avec tous les partenaires sociaux, mais ont noté "tout à fait le contraire avec l'actuel Premier ministre". "On a entendu de la bouche du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l'APN, lorsqu'il a présenté son programme, encore une fois, l'exclusion des syndicats autonomes", a indiqué notre interlocuteur. En abordant le recours aux moyens non conventionnels pour le financement de l'économie, les membres de l'intersyndicale ont noté que "cette méthode ne fera qu'accentuer la perte du pouvoir d'achat, à partir du moment où le marché parallèle ou informel n'est pas maîtrisé ou éradiqué, et que la masse salariale qui sera imprimée sera encore bloquée dans le marché parallèle et ne marchera pas dans le circuit bancaire pour alléger, un tant soit peu, la crise". Ils ont jugé qu'"elle n'est pas une solution, mais bien au contraire, elle ne fera qu'accentuer la dégringolade du pouvoir d'achat". Et les pays qu'il a cités en exemple pour avoir utilisé cette méthode de financement "ne connaissent pas de marché parallèle, ce sont les banques qui ont la charge de la circulation de l'argent. Or, dans notre pays, avec toute la masse salariale qui reste bloquée dans le marché informel, on ne fera que, comme le dit si bien l'adage, ‘jeter de l'huile sur le feu'", a indiqué, en outre, notre interlocuteur. La réunion de l'intersyndicale, si elle n'a pas abordé les problèmes de chaque secteur à part, elle a, toutefois, permis, selon le coordinateur du Snapeste, de condamner franchement les dépassements au niveau de l'enseignement supérieur, après ce qui s'est passé à Bouzaréah. Hormis cela, l'intersyndicale a décidé de relancer la commission chargée du dossier du code du travail qui doit finaliser son travail et la commission chargée de la confédération qui doit reprendre son travail incessamment. AMAR R. [email protected]