On ne peut pas dire qu'il y aura une rentrée sociale calme «On ne peut pas dire qu'il y aura une rentrée sociale calme, il faudra d'abord enclencher un dialogue autour des questions qui minent le front social», a affirmé Méziane Mériane, président du Snapest. L'intersyndicale s'organise. Elle se prépare pour interpeller le Premier ministre sur les dossiers qui minent le front social. «Un courrier sera adressé au Premier ministre avant le 10 août prochain pour demander une rencontre avec les syndicats autonomes», a affirmé Boudina chargé de communication du Cnapest. Contacté par nos soins, il précise que l'objet de la rencontre est de débattre de trois revendications: le pouvoir d'achat, le Code du travail et la retraite. Interrogé sur la déclaration faite par le Premier ministre rassurant une rentrée sociale calme, Boudina a soutenu qu'il est encore tôt pour en juger. «La déclaration a été faite lors de la réunion informelle de la tripartite qui n'est pas du tout dans son contexte», a-t-il affirmé en précisant que «la Centrale syndicale ne représente pas toute la famille des travailleurs». De son côté, le président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, estime de son côté que rien ne garantit une rentrée calme. ««On ne peut pas dire qu'il y aura une rentrée sociale calme, il faudra enclencher un dialogue autour des questions qui minent le front social», a affirmé Meziane Meriane. Contacté par nos soins, le représentant du Cnapest a fait savoir que tout dépendra de l'attitude du gouvernement de rencontrer ou pas les syndicats autonomes pour débattre des questions d'actualité qui tracassent les travailleurs. «Cette rencontre sera le baromètre de la rentrée sociale», a-t-il soutenu, en précisant que l'intersyndicale décidera des actions à mener en fonction de la réaction du gouvernement. En plus clair, le syndicat met la balle dans le camp du gouvernement. L'intersyndicale autonome temporise pour le moment. Même si elle a été exclue de la dernière rencontre de la tripartite, elle compte épuiser toutes les issues avant de brandir la menace des grèves. «Un Conseil national est prévu à la veille de la rentrée sociale pour décider des actions à mener», a affirmé notre interlocuteur. Le syndicat de Meriane a tenu hier son université d'été à Jijel, autour des trois revendications. Pour lui, un dialogue doit s'ouvrir en urgence autour de ces questions pour garantir les conditions d'une rentrée sociale sans tracas. Lors de sa dernière réunion, l'intersyndicale a invité le gouvernement à ouvrir un dialogue avec tous les syndicats qui représentent les travailleurs de tous les secteurs confondus pour sauver le pouvoir d'achat. «La dégradation du pouvoir d'achat et les atteintes aux droits des travailleurs ne font qu'inciter les travailleurs des différents secteurs à poursuivre leur lutte syndicale pour faire valoir leurs doléances et défendre les acquis des travailleurs algériens», écrit-elle dans son communiqué. L'intersyndicale de la fonction publique a appelé tous les travailleurs à se mobiliser autour de leur base pour défendre leurs acquis. Ces syndicats ont, lors de cette rencontre réitéré leur attachement à leur plate-forme de revendications, qui «est restée sans suite à ce jour». Il y a lieu de rappeler que la plate-forme de revendications de l'intersyndicale de la fonction publique s'articule, notamment, autour de l'annulation de la réforme des retraites et la participation du syndicat à la préparation de la nouvelle loi du travail. Ces formations syndicales exigent, également, «la révision de la grille des salaires et l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs algériens». Malgré la décision du président de la République qui a reporté l'application de la nouvelle loi sur la retraite jusqu'à 2019, il n'en demeure pas moins que les syndicats ne décolèrent pas. Ces derniers ont fait preuve de leur capacité à mobiliser sur le terrain en paralysant complètement le secteur de la Fonction publique.